Bukavu: suspension des activités minières, tous les comptoirs d'achat à l'arrêt


Seule l'exploitation artisanale est suspendue, selon le ministre de Mines

Tous les comptoirs d’achat des minerais ne fonctionnent plus dans la ville de Bukavu. Le comptoir Congocom, qui fonctionnait encore, a lui aussi arrêté ses activités, vendredi 24 septembre. Et plusieurs creuseurs artisanaux, qui exploitaient les minerais dans la brousse, ont déserté les carrières minières. 

Les populations des territoires enclavés vivent dans la carence de produits de première nécessité. Alors que, par le passé, elles en étaient approvisionnées grâce au trafic aérien, favorisé par les transactions minières.

Tout cela fait suite à la décision du chef de l’Etat portant suspension des activités minières dans les provinces du Maniema, Nord-Kivu et Sud-Kivu.

Un petit tour dans les comptoirs d’achat des minerais, vendredi, a suffit pour constater la désolation des négociants.

Quelques rares négociants et commissionnaires rencontrés sur place  affichaient un air de désolation.

C’est le climat qui a prévalu dans l’enclos du comptoir Agefreco, situé au centre ville à Nyawera.

«Il devrait faire ça, ce n’est pas grave. Mais,  quand même il devait nous donner un préavis», a lancé un opérateur de ce comptoir.

Le président de la Fédération des entreprises du Congo (Fec)/section du Sud-Kivu, Namegabe Mudekereza, a invité  les opérateurs du secteur minier à la patience.

Si les mesures d’encadrement envisagées par le ministre des mines sont bien appliquées, les activités peuvent s’améliorer, a-t-il estimé.

Namegabe Mudekereza a ajouté:

«Si vous avez vos minerais à Walungu, Shabunda ou à Walikale, vous ne pouvez plus aujourd’hui les déplacer. Si vous avez vos stocks ici dans les dépôts, dans les comptoirs, ceux qui sont dans l’activité ne peuvent plus même exporter ni bouger.»

Par ailleurs, l’exploitation artisanale des minerais se poursuit normalement dans les carrières de Nyabibwe en territoire de Kalehe, à 100 kilomètres au Nord de Bukavu, a indiqué le président de la société civile de Nyabibwe.

Ses propos n’ont, toutefois, pas été confirmés ni infirmées par les autorités administratives et militaires de la place, qui sont restées injoignables dans la journée de vendredi.