A l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC, le Sécretaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a accordé une interview à Radio Okapi. Il s’exprime sur les relations entre la RDC et les Nations unies. Il revient aussi sur le nouveau mandat de la mission de la mission de l’ONU en RDC.
Radio Okapi: M. le Secrétaire général, votre dernier séjour en RDC remonte à février 2009. C’est la troisième visite consécutive en RDC en l’espace de trois ans. Quel est le message que vous apportez aux Congolais et à la RDC à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de ce pays?
Ban Ki-Moon: cette célébration est un moment historique pour les Congolais. Je suis ici pour exprimer l’engagement des Nations Unies envers la RDC. Et la volonté de l’Organisation de travailler en partenariat avec la RDC pour le futur de ce pays. La RDC a un rôle important à jouer en Afrique et dans le monde – un rôle qui inclut aussi bien la question de développement économique durable que celle du changement climatique ou de la protection de la diversité biologique.
La République démocratique du Congo et les Nations Unies partagent une longue histoire. Les efforts des Nations Unies en RDC, et avant cela au Congo, n’ont pas été sans difficulté. Mais des dizaines de milliers des soldats de maintien de la paix et des milliers d’employés internationaux et nationaux de l’ONU ont assisté les populations du pays lors de périodes très difficiles.
Votre visite intervient également au lendemain de l’adoption à l’unanimité par le Conseil de Sécurité de la résolution 1925, quelle lecture se fait le Secrétaire Général de cette nouvelle résolution?
BKM: la protection des civils demeure la priorité de la mission des Nations Unies en RDC. La résolution 1925 reprend clairement les termes de la résolution 1906 de 2009 dans ce domaine. La résolution souligne la nécessité de donner la priorité à la protection des civils et d’utiliser tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de ce mandat de protection. Cela inclut la protection effective des civils, du personnel humanitaire et de celui chargé de défendre les droits de l’homme ainsi que la protection du personnel, des locaux, des installations et du matériel des Nations Unies.
Les groupes armés illégaux, et en particulier les FDLR [Forces démocratiques pour la libération du Rwanda] et la LRA [Lord’s resistance army] sont encore à l’origine de beaucoup de souffrance à l’est de la RDC. Le Conseil de sécurité a autorisé la MONUC à soutenir les opérations militaires contre ces groupes armés. Ce soutien se fait bien sûr sous certaines conditions. Ce sera toujours le cas avec ce nouveau mandat.
M. le Secrétaire Général, à partir du 1er Juillet 2010 la MONUC cède sa place à la MONUSCO, qu’est ce qui justifie ce changement d’appellation?
BKM: en effet, la mission changera de nom demain. Mais ce n’est pas une nouvelle mission. La mission des Nations Unies en RDC s’appellera désormais la Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC. Ce changement reflète le désir du Conseil de sécurité de reconnaître la nouvelle phase dans laquelle est entrée le pays.
Beaucoup a été accompli depuis l’arrivée de la MONUC en 1999, notamment la pacification d’une grande partie du territoire, la tenue d’élections démocratiques, la création d’institutions de l’état. Le pays est maintenant entré dans une phase de consolidation et de stabilisation. Et c’est ce que le Conseil de sécurité a voulu souligner avec ce changement de nom.