La société civile du territoire de Tshela, zone située à plus de 200 kilomètres à l’ouest de Matadi, lance un S.O.S aux autorités nationales afin qu’elles apportent une aide humanitaire aux populations de six groupements de ce territoire. Les habitants de ces groupements ne vont plus aux champs à cause de la présence des militaires angolais. Ceux-ci patrouillent dans les forêts de cette zone, d’après un responsable de la société civile de Tshela qui a requis l’anonymat, rapporte radiookapi.net
Les groupements concernés sont Mbemba, Kikamba, Katamvu, Kikolokolo, Falanga et Nganda Sundi. Selon ce responsable de la société civile, à ce jour, il n’y a plus de production agricole. Alors que ce coin du territoire de Tshela était considéré il y a peu comme le grenier du district du Bas fleuve et de la province du Bas-Congo. Aujourd’hui, certains villages ont été désertés, les villageois ne vont plus aux champs par crainte de la présence des soldats angolais dans la forêt. Les militaires angolais redoutés affirment qu’ilssont venus traquer les éléments du Flec (Ndlr : Forces de libération de l’enclave de Cabinda, un mouvement rebelle angolais) réfugiés dans cette zone.
Pour trouver de la nourriture, les villageois de ces groupements effectuent de nombreux kilomètres jusqu’aux villages les plus éloignés. Cette situation inquiète la société civile dans la mesure où les denrées alimentaires trouvées dans les villages lointains ne suffisent pas pour les populations de ces groupements estimées à plus de 3.000 habitants, d’après le responsable de la société civile de Tshela qui livre l’information. Une aide humanitaire s’avère plus qu’urgente pour ces populations, ajoute la même source. Outre cette assistance, ce responsable de la société civile demande à l’Etat de sécuriser cette zone pour permettre aux populations d’exercer leurs activités champêtres dans la forêt.
Pour rappel, la société civile de Tshela avait alerté l’opinion le 17 octobre dernier sur la présence des soldats angolais dans ce territoire. La nouvelle avait même été confirmée par l’administrateur du territoire. Toutefois, ce dernier avait annoncé quelques jours plus tard leur retrait, minimisant ainsi cette incursion. Il avait notamment affirmé à radiookapi.net que les mouvements tant des populations civiles que des militaires ne sont pas bien contrôlées sur cette frontière terrestre commune. Et cela, tant du côté angolais que du côté congolais. La nouvelle de cette incursion avait été catégoriquement rejetée par le porte-parole du gouvernement congolais et ministre de la communication, Lambert Mende.
Ces populations peuvent-elles espérer une quelconque assistance humanitaire lorsque le gouvernement ne reconnaît pas la présence des soldats angolais sur son territoire ? La question reste (toute) posée.