L’Union européenne (UE) a imposé, lundi 17 mars, des sanctions à la raffinerie d'or Gasabo (Gasabo Gold Refinery), basée à Kigali, pour son rôle dans l’exportation illicite de l’or extrait illégalement en République démocratique du Congo (RDC).
Selon l’UE, Gasabo Gold Refinery a débuté ses activités de raffinage le 1er juin 2022, après la fermeture de la raffinerie d'or Aldango (Aldango Gold Refinery).
« L'extraction illégale et le trafic de ressources naturelles provenant de l'est de la RDC, telles que l'or, alimentent l'escalade du conflit. Le transit de l'or via la seule raffinerie d'or du Rwanda, Gasabo Gold Refinery, contribue à l'exportation illicite de l'or extrait illégalement », précise l’Union européenne.
Le document justifiant ces sanctions souligne que Gasabo Gold Refinery exploite le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC, notamment en s’engageant dans l’exploitation et le commerce illicites de ressources naturelles.
En parallèle, l’UE a également annoncé des sanctions contre plusieurs chefs militaires rwandais et dirigeants du groupe rebelle M23, qui opère dans l’Est de la RDC avec le soutien de l’armée rwandaise.
Ces sanctions visent notamment :
- Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales rwandaises déployées en RDC.
- Eugène Nkubito et Pascal Muhizi, officiers de l’armée rwandaise.
- Francis Kamanzi, directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB), pour son rôle dans le trafic illicite de minerais congolais.
Du côté du M23, les sanctions ciblent :
- Bertrand Bisimwa, chef de l’aile politique du groupe armé, déjà sous sanctions des Nations unies.
- Jean Bahati Musanga, gouverneur du Nord-Kivu nommé par les rebelles.
- Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande du M23.
- Jean-Bosco Nzabonimpa, chef adjoint des finances du groupe.
Ces mesures incluent une interdiction de voyage dans l’Union européenne et un gel des avoirs de ces personnalités et entités dans l’espace Schengen.