La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) exhorte la justice congolaise au respect des droits des justiciables et des procédures qui réglementent les arrestations. Cette structure estime que ceci pourrait participer au processus de désengorgement des prisons mené par le Gouvernement et éviter des incarcérations clandestines.
Cette recommandation est contenue dans le message des évêques intitulé « la vie humaine est sacrée » et publié mercredi 4 septembre, à la suite de la tentative d’évasion à la prison de Makala, évènement ayant provoqué la mort d’au moins 129 personnes, selon le bilan officiel.
Tout en rappelant un certain nombre de drames qui ont couté la vie à plusieurs Congolais en l’espace d’une année, la CENCO indique qu’il est déplorable de devoir compter chaque jour des morts à la suite des attaques et bavures des Forces de l’ordre et de sécurité d’une part et de la négligence des services de l’Etat de l’autre.
Les prélats catholiques recommandent à la justice d’engager résolument des poursuites à l’endroit des auteurs d’actes de violations des droits de l’homme à travers le pays. Ils invitent également les uns et les autres à promouvoir la culture de la non-violence et du respect de la vie humaine.
« Au moment où la Nation est préoccupée par la guerre dans l’Est et les affres du phénomène « Mobondo » à l’Ouest, il est saugrenu que l’on assiste aux massacres de civils et au carnage à la prison centrale de Makala à Kinshasa. La CENCO réitère sa désapprobation de la banalisation de la vie humaine en RDC », indique le message.
Des enquêtes sans suite
La CENCO exprime son amertume en constatant que cette série d’événements malheureux est suivie d’une léthargie dans les enquêtes affichée par les autorités politico administratives et militaires « qui frise l’abandon du peuple à lui-même ».
Elle invite le Gouvernement à honorer ses propres engagements, surtout pour ce qui est de la construction de nouvelles prisons.
« Il importe que les forces de l’ordre et de sécurité, censées protéger la population, se ressaisissent et ne soient pas ses propres bourreaux. La CENCO invite, en outre, les instances judiciaires compétentes d’engager résolument des poursuites judiciaires à l’endroit des auteurs d’actes de violations des droits humains sur l’ensemble du territoire national et de les déférer devant leurs juges naturels », indique le document.