Les auteurs de tous les crimes de guerre à travers la RDC ne peuvent en aucun cas se retrouver sous uniforme de l’armée loyaliste en face de leurs victimes. Cette « position non négociable » a été présentée par l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean Marc Châtaigner, mercredi 19 mai lors du forum marquant la fin du programme d’appui à la réforme du secteur de la sécurité dans son volet défense.
Ne pas admettre dans les rangs tous les auteurs de crimes graves est une clef de succès dans le cadre de la réforme du secteur de la défense soutient l’Union européenne. Jean Marc Châtaigner a expliqué :
« Mettre fin aux violences commisses contre les civils, mettre fin à l’économie de guerre qui nourrit elle-même ces conflits, redonner confiance aux communautés, rendre justice pour tous les crimes commis, prévenir les nouveaux conflits, et redonner l’opportunité aux combattants de renoncer aux armes et de se réinsérer dans la vie civile pour autant qu’ils n’aient pas commis des crimes de guerre. Sans justice pour les femmes qui ont été violées, pour les enfants qui sont devenus orphelins ou qui ont été tués, il ne pourra pas y avoir de paix durable. Sans justice, il ne peut y avoir de reconnaissance mutuelle encore de réconciliation. »
Pour sa part, le ministre congolais de la Défense, Gilbert Kabanda, reconnaît que le chemin à parcourir dans le cadre de la reconstruction des forces armées congolaises demeure encore long :
« Les futurs programmes capitalisant les acquis cumulés devront privilégier la formation des cadres des FARDC ainsi que l’amélioration des conditions sociales des militaires, notamment dans le domaine du casernement et de l’appui santé. »
Gilbert Kabanda sollicite par ailleurs un appui substantiel de l’Union européenne spécifiquement en Ituri et au Nord Kivu. Depuis le 6 mai, ces provinces sous état de siège pour un rétablissement de la paix, de la bonne gouvernance et d’un Etat des droits.