Plus de huit cent quarante barrières routières entretenues par certains services de l’Etat ainsi que des groupes armés sont identifiées dans les provinces des Nord et Sud-Kivu. Ce chiffre a été fourni vendredi 23 mars, lors de la présentation du rapport sur la problématique des barrières routières par l’ONG Système d’information internationale pour la Paix basée à Bukavu «IPIS».
Selon ce rapport, les services de l’Etat et les groupes armés font payer de taxes illégales à la population civile sur la voie d’approvisionnement.
2 401 sites miniers artisanaux ont aussi été identifiés dans ces deux provinces, d’après ce rapport qui est le résultat mené pendant deux ans dans ces deux provinces.
L’objectif de ce rapport, est de mettre à la disposition de la société civile les bases des données pouvant leur permettre de faire le plaidoyer auprès des autorités compétentes.
«On a voulu publier ce rapport pour articuler une autre dynamique pertinente qui est souvent oublié par ceux qui ont un peu de pouvoir. Qui ont la capacité d’appuyer la population telle que les ongs internationales. Toutes actions aujourd’hui sont focalisées sur le secteur minier. Et on a voulu articuler peut être que la population congolaise souffre de même plus des barrières routières que de ce qui se passe dans les sites miniers», a affirmé le coordonnateur de l’IPIS, Pierre Schouten.
Une paysanne vivant à Kitchanga dans le territoire de Masisi indique que cette situation existe depuis plusieurs années.
«Lorsque nous revenons du champ, nous traversons trois barrières. Alors comment ça se passe dans ces trois barrières ?, avec nos récoltes, une part revient aux groupes armés, l’autre part aux FARDC. Si vous résistez de donner, on vous torture et on vous ravit ce que vous possédez. Chez nous, pour protéger votre vie, vous devez payer, vouloir ou pas», a témoigné la paysanne.
Le Chef du bureau de la MONUSCO au Nord-Kivu a lancé un vibrant appel aux congolais pour dénoncer ceux qui se livrent aux pillages des ressources naturelles, mais aussi à dénoncer les barrières illégales et à refuser de payer.