RDC : pour Emmanuel Ramazani, le CLC est un « mouvement anarchiste à label chrétien »

Emmanuel Ramazani Shadari a affirmé vendredi 23 février à son successeur, Henri Mova, qu’il devra faire face à d’énormes défis dont  les actions du Comité laïc de coordination (CLC) et de l’église catholique qu’il  qualifie de mouvements anarchistes à  label chrétien. 

« Je voulais évoquer quelques défis qui vous attendent et qui risquent de vous empêcher de dormir. Il s’agit notamment de l’activisme des cellules de nouveaux mouvements anarchistes à label chrétien érigé en groupe de pression  pour le respect de l’application de l’accord du 31 décembre 2016 : CLC, église catholique. Je vous recommande de demeurer vigilant vis-à-vis- des menaces d’apparition d’une guerre de religion sur fonds de l’activisme anarchiste de certains groupes qui se réclament de certaines idéologies prétendument chrétiennes. Sous le couvert de piété et d’angélisme se terrent des procédés anarchistes », a affirmé  Emmanuel Ramazani Shadari.

Il s’est félicité notamment d’avoir réconcilié les pygmées et les bantous dans le Tanganyka et d’avoir éliminé les milices de Kamwina Nsapu et de Bundu dia Mayala.   L’ancien ministre de l’Intérieur a tenu ces propos lors de la  remise et reprise avec Henri Mova.

Une inversion des valeurs

En réaction, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) se dit étonné des propos  d’Emmanuel Ramazani Shadari, ancien ministre de l’intérieur. Il rappelle que le CLC et l’Eglise catholiques ne font que plaider pour le respect de l’accord de la Saint Sylvestre afin d’aller aux élections dans la paix.

« Je ne comprends pas cette prise de position à moins qu’il ne soit pas bien informé des objectifs, des revendications du CLC et de ce que demande l’Eglise catholique. Je crois que ce sont ceux qui ne veulent pas appliquer l’accord qui ne sont responsables. Parce que l’objectif de l’accord c’est de sortir pacifiquement de la crise. Le CLC comme la CENCO ne demandent pas autre chose que d’appliquer cet accord du 31 décembre 2016. Alors allez-y comprendre qu’on considère comme dangereux ceux qui demandent simplement qu’on applique l’accord », s’étonne l’abbé Nshole.

Pour le secrétaire général de la CENCO, que  l’Eglise soit traitée de mouvement anarchiste par ceux-là même qui sont responsables de la crise actuelle est une véritable inversion des valeurs.

« Comment le mouvement est anarchique ? Le droit de manifester est constitutionnel. Mais il faut voir le fonds du problème au lieu de passer à côté. Nous voulons tous des élections. Mais nous voulons que ce soit des élections apaisées et qui mettraient fin à la crise. C’est ça être dangereux ? Alors il y a maintenant un inversement des valeurs dans ce pays », regrette l’abbé Nshole.

 

 

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