La situation humanitaire est préoccupante au village Tara (Ituri) au bord du lac Albert après le glissement des terres, qui a fait plus de 40 morts et plus de 150 disparus. Il n’y a pas d’abris, ni de médicaments et d’eau potable pour les quelques rescapés, rapporte samedi 19 août soir à Bunia, à son retour de Tara. Il redoute aussi des épidémies suite aux nombreux corps qui sont encore enfouis sous terre.
Le vice-gouverneur, Pacifique Ketha, rapporte que tout le village de Tara est rasé. Selon le rapport des autorités locales, il y avait 70 maisons qui abritaient les autochtones et certains marchands venus s’approvisionner en poissons. Toutes ces habitations et leurs occupants ont été engloutis par le torrent de grosses pierres.
Selon lui, 40 corps ont été retrouvés jusque-là. Il y a également deux rescapés qui étaient blessés et qui viennent de succomber à l’hôpital.
D’autres corps sont coincés dans les décombres des pierres. Il affirme avoir instruit les secouristes d’arrêter la fouille de dépouilles, qui dégagent des odeurs nauséabondes dans tout le village.
Le vice-gouverneur Pacifique Ketha assure que des dispositions sont déjà prises pour désinfecter le milieu afin d’éviter l’épidémie:
«C’est une désolation que nous avons trouvée. Et les témoignages que nous avons eu de là, c’est vraiment accablant (…) Ce que nous craignons ce sont les maladies. Nous allons désinfecter ces milieux, puisque, quand nous sommes arrivés, il y avait déjà des odeurs qui sortaient. Et ça c’est un très mauvais signe.»
Le gouvernement provincial et les humanitaires cherchent à mobiliser les ressources nécessaires pour l’assistance des rescapés constitués essentiellement des enfants. Ces derniers ont besoin surtout de logement et de médicaments.
C’est la MONUSCO qui a assuré le transport de la délégation du gouvernement provincial, dont la mission consistait à évaluer la situation humanitaire pour planifier l’assistance.