Revue de presse du lundi 26 septembre
Les journaux parus lundi 26 septembre traitent du projet d’accord politique qui doit en principe être signé à la fin du dialogue entre la Majorité présidentielle, une frange de l’opposition et de la société civile. Le texte a été distribué le vendredi 23 septembre 2016 aux participants à ce forum par le facilitateur Edem Kodjo.
Le Potentiel qui a analysé le projet d’accord révèle que de bout en bout, ce projet fait la part belle au chef de l’Etat, Joseph Kabila. Pour sauver ce dernier, indique le journal, la MP a cédé à l’opposition le poste de Premier ministre, passant outre les dispositions prévues en la matière par la Constitution.
Joseph Kabila est ainsi tiré des griffes de l’article 220 de la Constitution qui le disqualifiait de toute course à la prochaine présidentielle. Grâce au dialogue, poursuit le tabloïd, le chef de l’Etat reste en fonction et conserve toutes ses prérogatives jusqu’à l’investiture d’un « nouveau président élu ».
Le Potentiel fait aussi remarquer que le projet d’accord reste totalement muet sur la date exacte de convocation de la prochaine présidentielle. Ce qui fait dire au journal que la violation de la Constitution est en marche à la cité de l’UA, car révèle le quotidien, les deux grandes questions censées être au centre de ce dialogue n’ont pas trouvé de réponse précise.
Sur le même sujet, Le Phare titre : «Dialogue : ce que personne n’ose dire». Le tabloïd renseigne que le projet d’accord ne précise pas la durée de la «période intérimaire» ou «Transition» entre l’expiration du second et dernier mandat de l’actuel Chef de l’Etat et l’organisation effective des élections.
Le journal indique aussi que pour mettre en œuvre une nouvelle période de transition en RDC, laquelle n’est pas prévue dans la Constitution actuellement en vigueur, il faut absolument un nouveau soubassement juridique. Cela devrait impliquer fatalement l’élaboration d’un acte, d’une loi fondamentale ou simplement d’une Constitution provisoire devant régir la «Période intérimaire» ou la «Transition», explique le quotidien.
Dès lors que les «dialogueurs» auront adopté un nouveau texte constitutionnel pour la «Transition», l’actuelle Constitution promulguée le 18 février 2006 devrait automatiquement cesser d’exister et être versée dans le lot des archives nationales, conclut le tabloïd.
Les journaux kinois reviennent aussi, dans un autre registre, sur les manifestations du 19 et 20 septembre, avec la plainte déposée par Franck Diongo contre le gouvernement congolais.
Forum des As rapporte que Franck Diongo Shamba a déposé, au bureau du Procureur Général de la République, une plainte contre l’Etat congolais pour crime contre l’humanité par acte de destruction méchante, incendie volontaire, tentative d’assassinat et meurtre, atteinte aux droits garantis aux particuliers, violation de domicile, vols et pillage.
Pour tirer au clair les incidents dont il est victime, et établir les responsabilités, le président du MLP exige deux enquêtes : l’une internationale indépendante et l’autre, parlementaire, indique le journal.
A propos de la destruction des sièges des partis politiques de l’opposition la nuit du 20 septembre, Le Potentiel évoque des clichés pris à l’hôpital Ngaliema à Kinshasa qui montrent les auteurs de l’incendie du siège du parti UDPS, ayant fait au moins deux morts.
Selon les personnes, proches de l’opposition, ayant recueillies ces photos, ces hommes armés auraient avoué aux médecins de l’hôpital avoir été envoyés par leurs supérieurs hiérarchiques pour brûler le siège de l’UDPS. Mais après avoir incendié le bâtiment, «ils ont pris un retour de flamme, qui pour certains a causé des blessures graves», renseigne le journal.
L’Avenir s’intéresse pour sa part au discours du ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda à l’Assemblée générale des Nations Unies. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a réaffirmé qu’en dépit du retard enregistré dans leur préparation, les élections générales initialement prévues pour la fin de cette année seront organisées, aussitôt que les conditions techniquement le permettront. Et ce, même si plusieurs défis doivent en effet être préalablement relevés pour permettre l’organisation des élections qui soient libres, transparentes, crédibles et apaisées, par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui constitutionnellement en détient la compétence exclusive, indique le quotidien.