L’armée rwandaise a discrètement renforcé sa présence sur la frontière entre le Rwanda et la RDC. Des habitants de la ville rwandaise de Gisenyi ont constaté des mouvements militaires “inhabituels” mais discrets aux abords de la cité. Des blindés, des hommes et du matériel militaire ont été aperçus en train de converger vers des positions à la frontière avec la RDC, selon des témoignages que l’AFP a recueillis auprès des habitants.
« J’ai vu cinq tanks et des armes lourdes transportées par de gros camions passer près de chez moi. J’habite au bord de la route. Je n’en avais jamais vu avant. Ils sont partis en direction de la frontière », a confié à la même source une habitante du village Ruzini, à environ 15 km au nord de Gisenyi.
D’après cette femme de ménage, des chars sont également postés sur le mont Rubavu, une colline stratégique qui surplombe Gisenyi. « Nous avons l’habitude de passer par la colline pour aller travailler à Gisenyi. C’est un raccourci, mais depuis qu’ils sont là, on n’ose plus y aller », a-t-elle indiqué.
Une journaliste de l’AFP dit avoir vu le dimanche 1er septembre dernier un char de combat stationné sur cette colline, le canon tourné vers le territoire congolais. Des véhicules militaires et des armes lourdes ont également été aperçus dans les environs ces derniers jours, ajoute la même source.
Interrogée sur la présence croissante de l’armée rwandaise sur la frontière, la ministre rwandaise des Affaires étrangères n’a pas souhaité commenter, mais n’a pas démenti le fait que son pays est en état d’alerte.
« Le Rwanda est préparé à défendre ses citoyens et son territoire, tout en poursuivant le chemin politico-diplomatique de concert avec la région », a cependant expliqué Louise Mushikiwabo.
Lors de la reprise des derniers combats entre les M23 et l’armée congolaise, le Rwanda a accusé les FARDC d’avoir lancé des obus sur son territoire.
« Les Forces armées de la RDC ont tiré délibérément une roquette de 107 mm dans le village de Bugu », avait indiqué un communiqué du ministère de la Défense du Rwanda, soulignant un “acte de provocation” et “injustifié”.
Cependant, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon a confirmé le vendredi 30 août dans un communiqué que ce sont plutôt les rebelles du M23 avaient tiré en direction du territoire rwandais.
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