Le président français François Hollande a annoncé ce lundi 27 août qu’il participerait au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) prévu à Kinshasa en octobre prochain. « Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la Francophonie à Kinshasa. J’y réaffirmerai que la Francophonie n’est pas simplement une langue en partage mais aussi une communauté de principes et d’idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC mais pas seulement là », a-t-il déclaré au cours de la Conférence des ambassadeurs français au palais de l’Elysée.
François Hollande a promis de rencontrer l’opposition politique, les militants associatifs et la société civile. « C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait », a-t-il affirmé, indiquant qu’en 2050, « 80% des Francophones seront Africains, 700 millions de femmes et d’hommes, chacun comprend ici l’enjeu ».
Une décision diversement appréciée
Pour le porte-parole par intérim du gouvernement congolais, Thryphon Kin Kiey Mulumba, la participation du président français au sommet de la Francophonie de Kinshasa « rend justice au peuple congolais qui consent beaucoup de sacrifices pour la tenue de ce sommet alors que nous sommes en guerre ».
Il affirme que la décision de François Hollande est aussi « bénéfique pour toute la sous-région de l’Afrique centrale qui va accueillir un tel sommet pour la première fois ».
Mais il refuse de parler de victoire diplomatique de son gouvernement :
« Je ne vois pas ça comme une victoire diplomatique. Nous n’avons pas eu à nous battre contre des ONG. On ne voit pas comment un sommet d’une telle importance pouvait se tenir sans la présence du président français. »
De son côté, Jean Lucien Busa, député du Mouvement de libération du Congo (MLC), un parti de l’opposition, se félicite que le président français ait reconnu devant les ambassadeurs français que « la RDC est un pays où des problèmes de démocratie, de gouvernance et de respect des droits de l’homme se posent ».
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Affirmant que son ONG est opposée à la participation de François Hollande à ce sommet, Jean Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), estime que le président français devrait profiter de cette tribune pour dénoncer les violations des droits de l’homme en RDC.
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Certains partis de l’opposition congolaise ainsi que des organisations de la société civile souhaitaient que ce sommet soit délocalisé, déplorant notamment « le non respect des droits de l’homme, le manque de transparence dans les dernières élections générales et la crise dans l’Est du pays ».
En visite en RDC en juillet dernier, la ministre française déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui avait confirmé la tenue de ce sommet à Kinshasa, refusant cependant de confirmer la présence de son président.
Elle avait notamment déclaré qu’à part une ou deux personnes, la majorité d’opposants congolais ne lui ont pas demandé l’annulation de ce sommet.
Dans un communiqué publié quelques jours avant la visite de Yamina Benguigui, François Hollande et Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF, avaient indiqué que « les autorités de la République démocratique du Congo doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit ».
Mais le communiqué ne précisait pas les actions que les deux personnalités souhaitent que le gouvernement congolais entreprenne pour démontrer sa bonne volonté.
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