Lualaba : la cheffe du service Genre dénonce les arrangements à l’amiable en cas de viol

Une femme victime de viol dans le village de Luvungi (RDC), le 3 septembre 2010. AFP/MARC HOFFER

La cheffe du service Genre, Famille et Enfant du district de Lualaba, dans le Katanga, dénonce les arrangements à l’amiable en cas de viol sur mineurs dans la cité de Kasanji et ses environs, à plus de 600 km de Lubumbashi. Selon Marie-Jeanne Kanama, les familles s’arrangent entre elles pour que celle du garçon paie une amende à celle de la fille. Elle déplore aussi le fait que ces filles, rendues grosses, accouchent souvent par césarienne, risquant ainsi de perdre leurs vies.

D’autres filles restent bloquées plusieurs mois dans des centres hospitaliers par manque des moyens pour payer leurs accouchements.

Marie-Jeanne Kanama dit avoir proposé au responsable de l’hôpital de convaincre ces filles de dénoncer leurs bourreaux.

«Si les filles dénoncent et qu’on met la main sur certains de ces garçons, ça en dissuadera d’autres», a-t-elle affirmé.

La province du Katanga a le nombre le plus élevé de filles mères en RDC, selon des statistiques publiées en juillet 2013 par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). 257 filles sur 1 000 âgées de 15 à 19 ans ont déjà au moins un enfant. C’est le double du taux moyen de fécondité des adolescents en RDC, qui est de 135 adolescentes sur 1 000.

Le FNUAP avait alors évoqué une incidence culturelle, commune aux régions minières, où les entreprises, la Gécamines en l’occurrence, accordaient des primes à leurs employés pour chaque nouvelle naissance déclarée.

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