L’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe dénonce l’interpellation, mercredi 5 mars, d’une quarantaine de ses militants partis accueillir à l’aéroport de N’djili leur leader qui devait revenir de Bukavu mais qui n’est finalement plus arrivé. Le secrétaire général de l’UNC, Jean-Bertrand Ewanga affirme que ces militants ont été arrêtés à leur retour de l’aéroport. Vital Kamerhe n’est plus revenu comme prévu à cause d’une panne de l’avion de la CAA qui devait le ramener à Kinshasa, ont expliqué les responsables de cette compagnie aérienne.
« Nous avons été à l’aéroport, le président Kamerhe n’est pas revenu. Nous avons donné des instructions à nos militants et militantes qui sont disciplinés de rentrer chez eux. Voilà qu’au niveau du pont N’djili, M. Kanyama [chef de la police de Kinshasa] et ses hommes ont procédé par des fouilles. Ils ont arraché nos drapeaux et les ont déchirés. Tout ce qu’il y a comme insignes du parti de l’UNC ont été jetés ainsi que ceux du Parti travailliste de Steve Mbikayi. On a arrêté une quarantaine de gens qui sont gardés dans le cachot à Matete et d’autres sont partis ailleurs », raconte le secrétaire général de l’UNC.
Jean-Bertrand Ewanga dénonce cette arrestation et affirme que son parti avait informé les autorités de la ville de Kinshasa de la tenue de cette manifestation.
Il estime en outre que ses militants n’ont pas perturbé l’ordre public et réclame leur libération immédiate. « Nos militants qui n’ont fait qu’exercer leur droit démocratique garanti par la constitution », souligne-t-il.
Toutes nos sollicitations pour avoir la version des responsables de la police et du ministre de l’Intérieur n’ont pas abouti.
Vital Kamerhe séjourne depuis la mi-février dans l’est de la RDC pour une série d’activités qu’il a dénommées « caravane de la paix ». À Bukavu, la police a dispersé le 20 février dernier à coups de gaz lacrymogène un meeting populaire de Vital Kamerhe prévu place de l’indépendance. Une quarantaine de personnes ont été blessées. Les activités du président de l’UNC à Goma et Beni dans la province du Nord-Kivu s’étaient plutôt déroulées sans incident.
Avant de basculer dans l’opposition fin 2010, Vital Kamerhe a été l’un des plus proches collaborateurs du président Kabila. Sa famille politique l’a contraint à la démission de son poste de président de l’Assemblée nationale en 2009 après qu’il a ouvertement critiqué les opérations militaires conjointes du Rwanda et de la RDC dans l’est contre les rebelles rwandais des FDLR.
Candidat à la présidentielle de 2011, il est arrivé en troisième position avec 7% des suffrages.
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