RDC : Vital Kamerhe déplore les incidents de Bukavu

Vital Kamerhe, président national de l’Unc ce 21/06/2011 à Kinshasa, lors de la signature de la charte des membres de AVK. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

« Hier, j’ai reçu des gaz lacrymogènes, c’était en pleine figure. J’ai vu mon assistant recevoir un coup de baïonnette. La dame qui était à côté a attrapé une balle ». C’est en ces termes que l’opposant Vital Kamerhe a déploré les incidents survenus jeudi 20 février à Bukavu. La police a dispersé ses partisans rassemblés place de l’indépendance pour assister à un meeting dans le cadre de la « caravane de paix » qu’il mène dans l’est de la RDC. Vital Kamerhe estime que ce qui est arrivé pouvait être évité  si le pouvoir en place était prévoyant.

« Gouverner c’est prévoir, parce qu’on pouvait éviter ce qui est arrivé. Nous avons été à Goma, Nyiragongo et Beni, et Butembo, il n’y a eu aucun incident déploré. Nous avons fait Kavumu jusqu’à la place de l’indépendance, on a fait quatre meetings, il n’y avait aucun problème », déclare l’ancien allié de Joseph Kabila qui a basculé dans l’opposition depuis 2010.

Vital Kamerhe dit ne pas comprendre pourquoi le gouverneur de province du Sud-Kivu n’a pas voulu leur accorder la place de l’indépendance pour sa caravane.

« Il nous a accordé le stade [de la Concorde]. Arrivé au stade, on nous a dit qu’il faut se conformer à la règle, 48 heures avant pour demander la place. Et on nous dira qu’il y a match. Les gens étaient perdus. Malheureusement, ça a conduit à un désastre pour la population qui attendait la caravane de la paix », déplore-t-il. Et Vital Kamerhe de juger que « c’était une action planifiée ».

Les autorités de la ville avaient annulé le rassemblement de l’UNC à la place de l’indépendance. Le maire de la ville avait annoncé mercredi la relocalisation du meeting au stade de la Concorde. Les partisans de Kamerhe sont passés outre cette consigne des autorités et ont conduit leur leader à place de l’indépendance, seule capable de les contenir tous, selon eux. La police, déployée sur le lieu depuis la matinée les alors dispersés à coups de grenades lacrymogènes et en tirant en l’air.

Le président de l’UNC a déploré la réaction de la police et a estimé que « la police doit être un outil au service du peuple et non pas un outil de répression ».

Vital Kamerhe reste convaincu que son seul tort, «c’est d’avoir été accueilli triomphalement par cette population. Je ne sais pas pourquoi ça doit faire mal au gouverneur de province et au président de la République».

1 mort et 47 blessés

Une personne est morte et quarante-sept autres blessées après des échauffourées survenues jeudi entre les militants de l’UNC et la police à la place de l’indépendance, selon des sources concordantes.

Parmi les blessés, on compte 24 civils, 21 policiers et 2  personnes de la délégation de Kamerhe grièvement blessées, ajoutent ces sources.

Les policiers seraient blessés par des jets de pierres lancées par la population lors des échauffourées et la plus part de civils seraient blessés par balle, indiquent les mêmes sources.

Plus d’une centaine de motos qui transportaient les partisans de Vital Kamerhe ont été endommagées et d’autres perdues.

Les conducteurs des taxi-motos perdues se sont rassemblés vendredi matin place Nyawedera menaçant de faire une marche pour réclamer leurs engins.

La police exige des sommes allant jusqu’à 300 000 FC (326 dollars américains) récupérer les motos abandonnées dans la tourmente de la veille, affirment certains motards.

Dans la ville, la situation est redevenue calme depuis vendredi dans la matinée.

Entre temps, un conseil de sécurité se tient à Bukavu pour évaluer la situation.

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