Revue de presse du mardi 8 octobre 2013
Forum des As titre sur le jugement rendu lundi 7 octobre par la cour d’appel de Matete. Le journal note que cette sentence contre l’ex-patron de la Banque congolaise, survenue au lendemain des Concertations nationales, a valeur de symbole.
Alors qu’on la croyait classée, après plusieurs années l’affaire Roger Yaghi défraie, non sans ardeur, la chronique judicaire en RDC. Le journal indique que le prévenu Roger Yaghi a été reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusations dont la somme se solde par sept ans de servitude pénale principale (SPP). Une sentence plus lourde par rapport à celle prononcée au premier degré qui avait condamné le même prévenu à cinq ans de prison, note le quotidien. En plus des sept ans de servitude pénale principale, la Cour d’appel de Matete a condamné Roger Yaghi au paiement d’une amende transactionnelle pénale en Franc congolais dont le montant est l’équivalent de 32 millions de dollars américains. Pas que ça. C’est qu’en plus de cette pénalité, Roger Yaghi a été condamné à débourser un pactole de l’équivalent de 42 millions de dollars américains à titre de dommages causés aux victimes, affirme Forum des As.
La Prospérité titre elle aussi sur cette affaire : « PCA de l’ex-Banque Congolaise : Roger Yaghi condamné à 7 ans de SPP ! »
Le journal relève que la justice congolaise a, visiblement, pris une longueur d’avance sur la traduction en actes des recommandations des concertations nationales, 24 heures après leur clôture. Car lors de la lecture du rapport final de ces assises, il a été recommandé, entre autre, de raviver la lutte contre la corruption et l’impunité.
Le quotidien revient sur les faits et rappelle que Roger Yaghi avait racheté la Banque congolaise. Avec ses associés, ils auraient sollicité et obtenu de la Banque Centrale du Congo des crédits en termes de millions de dollars américains. Seulement, en lieu et place de faire fonctionner cette banque selon les normes, en donnant des crédits aux particuliers, Roger Yaghi se serait mis à donner, sans trop regarder, beaucoup d’argent aux insolvables dont la plupart se recruteraient parmi des sociétés aux actifs financièrement insaisissables. Il ne s’était pas arrêté là. Bien plus, il se serait mis à transférer des grosses sommes d’argent vers son pays d’origine. Et, par conséquent, la Banque congolaise est tombée en faillite, explique le quotidien.
Roger Yaghi sera appréhendé par la justice dans le cadre de l’opération de lutte contre les anti-valeurs initiée par les autorités du pays. Ses associés, les travailleurs de la Banque ainsi que les épargnants vont se pourvoir en parties civiles. Jugé et condamné, il va interjeter appel contre ce jugement devant la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete et, le Procureur général près cette même Cour, l’y avait suivi en formant aussi appel à toutes fins.
La Prospérité écrit aussi sur l’après concertations nationales: « Après les Concertations Nationales : Badibanga, Mvuemba, Busa, Diongo… parlent de non-dits ! »
La tenue et la fin des concertations nationales sont loin de faire l’unanimité au sein de la sphère politique du pays. Si, pour les uns, ces assises avaient été un moment historique au cours duquel la Majorité, l’Opposition et la Société civile ont, après tout calcul, su se faire une peau neuve avec des surprises attendues, pour ce jeudi 10 octobre, pour d’autres, par contre, elles auraient été simplement un gâchis.
D’ailleurs, le groupe parlementaire de Samy Badibanga, UDPS et alliés, ainsi que d’autres sociétaires du refus de la participation à ce forum convoqué par le Président Joseph Kabila sont sortis de leurs réserves, lundi 7 octobre.
Leurs critiques, au nombre de cinq au total, sont plus qu’acerbes. A lire leur déclaration, il y a lieu de découvrir la face cachée de l’iceberg. Les signataires de cette déclaration espèrent que tôt ou tard, un dialogue, celui qu’ils qualifient, eux, comme étant le vrai, se tiendra à Kinshasa ou sur un autre terrain neutre sous la médiation internationale, pour régler les problèmes résiduels parmi ceux qui furent à l’origine de la crise politique aux effets néfastes aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest, sans oublier le Centre et le Sud de la RDC.