L’accord-cadre signé dimanche 24 février à Addis-Abeba par onze pays africains pour ramener la paix dans l’Est de la RDC a été bien salué à Kampala par la délégation du gouvernement congolaise en pourparlers avec la rébellion du M23. Mais les délégués du M23 disent ne pas être concernés par cet accord, estimant que les Nations unies ne peuvent pas bafouer le schéma tracé à Kampala par les chefs d’Etats des Grands Lacs.
Pour le M23, une solution politique négociée dans la crise dans l’Est de la RDC serait la bienvenue en lieu et place du déploiement d’une brigade d’intervention sur laquelle se base l’Onu pour neutraliser les groupes armés. Le gouvernement et le M23 sont en quête de cette solution depuis le 9 décembre, date de début des pourparlers de Kampala.
Les représentants du M23 à Kampala ont indiqué qu’ils restaient sur leurs gardes et se tenaient prêts à parer à toute éventualité après la signature de cet accord.
De son côté, la délégation gouvernementale salue l’accord de paix d’Addis-Abeba, estimant qu’il est complémentaire aux travaux en cours dans la capitale ougandaise.
Elle espère qu’avec cet accord de paix, les pays voisins ne sauront plus engager un quelconque soutien aux rebelles qui déstabilisent l’Est de la RDC. Plusieurs rapports des Nations unies accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir la rébellion du M23.
« Cet accord devient désormais un agenda commun pour les chefs d’Etat sans distinction dans la Région », a estimé François Mwamba, membre de la délégation gouvernementale.
Au sujet de ces pourparlers de Kampala, le chef de l’Etat de la RDC Joseph Kabila, a déclaré à Addis-Abeba qu’ils devaient se poursuivre malgré la signature de l’accord de paix. Mais il a prévenu : « On n’a pas beaucoup de temps ».
« Il faut qu’on ait un délai. On vient de résoudre un seul point depuis trois mois », a fait remarquer le président congolais, expliquant que les autres points à l’ordre du jour doivent être abordés « avant la fin du mois [de février] ou d’ici le 15 mars ».
Les deux délégations du gouvernement et de la rébellion ont adopté jusqu’ici le premier de quatre points à l’ordre du jour du dialogue de Kampala, celui relatif à l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009. Les autres points portent sur les questions sécuritaires, politiques, économiques et sociales ainsi qu’un plan de mise en œuvre.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- RDC: le gouvernement qualifie de « vaste blague » la demande du M23 de mettre en place une transition
- RDC : la société civile du Nord-Kivu exige la fin des pourparlers de Kampala
- Kampala: le facilitateur suspend les négociations jusqu’au 4 janvier
- Kampala: le M23 exige la signature d’un cessez-le-feu avant la poursuite du dialogue
- Kampala : le gouvernement vient avec la volonté de résoudre la crise, affirme Raymond Tshibanda