Kampala: le M23 exige la signature d’un cessez-le-feu avant la poursuite du dialogue

Le M23 se dirgeant ce dimanche 9 décembre vers la salle de conférence de Munyonyo à Kampala/ Photo Innocent Olenga-Radio Okapi.

Le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ont suspendu leurs discussions à Kampala, mercredi 19 décembre, quelques heures après le début de la séance. Les deux parties ne se sont pas accordées au sujet de la signature du cessez-le-feu. Des sources proches de la médiation indiquaient dans la matinée que les pourparlers pourraient reprendre l’après-midi. Ce qui n’a pas été fait. Le facilitateur, ministre ougandais de la Défense, Cripsus Walter Kiyonga, n’a pas réussi à rapprocher les vues des protagonistes. Aucun communiqué n’a sanctionné la fin de la réunion de ce jour contrairement aux habitudes.

Les discussions ont achoppé sur la signature d’un cessez-le-feu dont la délégation rebelle fait un préalable avant la poursuite des pourparlers.

«Si on ne signe pas d’abord un accord de cessez-le-feu, il est difficile de continuer les négociations », a déclaré à l’AFP le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga, qui ne participe pas aux discussions.

« Nous sommes ici pour la paix et nous devons commencer par signer un cessez-le-feu », a pour sa part déclaré Bertrand Bisimwa, porte-parole du M23 à Kampala.

De son côté, la délégation gouvernementale ne veut pas aborder la question de la signature du cessez-le-feu qui, selon elle, n’est pas reprise dans l’agenda de la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL).

Ce sont les chefs d’Etat de la sous-région qui ont obtenu l’organisation de ce dialogue entre le gouvernement et le M23 en échange du retrait des rebelles de la ville de Goma.

Pour la partie gouvernementale, la question du cessez-le feu devait être traitée au niveau du mécanisme de la vérification conjointe initié par la CIRGL et installé à Goma (Nord-Kivu).

« Cessez-le-feu, qu’est-ce ça veut dire : leur accorder l’espace qu’ils occupent anarchiquement aujourd’hui ; espace tampon ; leur accorder l’administration. Ça ce sont des techniques intelligentes d’occupation des terrains. Nous ne sommes pas prêts, nous qui sommes venus dans la délégation, cautionner une démarche qui tend à la partition, à la balkanisation. On ne peut pas signer le cessez-le-feu avec une force négative », a déclaré un délégué gouvernemental.

«Comment aller poser pareil problème devant une structure qui n’implique que les Etats », rétorquent les négociateurs rebelles qui ont introduit une autre motion informative accusant le gouvernement de la RDC de recruter des rebelles des FDLR et de réarmer les FARDC sur différents fronts pour attaquer les positions rebelles.

Au cours de la séance de mardi, le gouvernement et le M23 avaient adopté et signé le règlement intérieur des négociations. Ce document comprend vingt-deux articles fixant les règles de jeu et les modalités des discussions pendant toute la période du dialogue.

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