Douze ONG de défense des droits de l’homme membres de la Plateforme pour la promotion des valeurs républicaines déplorent des intimidations, menaces et arrestations des personnes qui s’opposent à la modification de la constitution en RDC. Elles disent craindre une restriction des libertés individuelles à l’approche des échéances électorales.
« Les opposants politiques, les activistes des droits de l’homme, les journalistes et tout citoyen qui osent se prononcer contre la modification des articles verrouillés de la constitution portant sur la limitation de la durée des mandats du président de la République à deux, sont la cible de la machine de répression mise en marche par le pouvoir en place », indique ces ONG dans un document publié vendredi 9 janvier.
Le président de ce collectif d’ONG, Oscar Rachidi Akida, cite notamment les cas de l’ancien député PPRD Vano Kiboko.
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« M. Vano Kiboko s’est fait arracher son passeport à l’aéroport de Ndjili et est écroué à la prison de Makala. L’opinion a suivi l’interpellation du professeur Kalele qui était arrêté par la police. Voilà pourquoi le collectif saisit cette occasion pour agiter la sonnette d’alarme sinon ce sera un retour à la dérive dictatoriale comme au vieux temps », interpelle-t-il.
Interrogé sur les accusations de la Plateforme pour la promotion des valeurs républicaines, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, s’est interrogé sur la nature même de ce débat, expliquant que le chef de l’Etat ne s’est jamais prononcé sur son éventuel troisième mandat.
« En ce qui concerne le rapport de cette ONG du Katanga [au sujet de] ceux qui se prononcent contre l’idée de troisième mandat du président et qui sont poursuivis. On se prononce contre quoi ? Quel jour le président est sorti pour dire : ‘’moi je postule à un troisième mandat en 2016’’ ? C’est des choses qui ne reposent sur rien sinon une volonté déstabilisatrice », a-t-il soutenu.
Le débat sur un éventuel troisième mandat de Joseph Kabila agite la classe politique congolaise depuis plusieurs mois. L’opposition ainsi que certaines personnalités de la société civile soupçonnent la majorité de vouloir modifier la constitution pour briguer un troisième mandat. Ce que l’actuelle constitution l’empêche.
Le deuxième et dernier mandat de l’actuel chef de l’Etat congolais arrive à terme en 2016.
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