Le Major Enock Kinzambi, commandant du bataillon des Forces armées de la RDC (FARDC) basé à Mambasa, a été arrêté mardi 29 avril à Bunia (Province Orientale). Il est suspecté d’être impliqué dans la mort du chef milicien Paul Sadala alias « Morgan ». C’est le premier suspect arrêté dans le cadre de ce dossier qui a suscité une controverse. Officiellement, le milicien a été tué lundi 14 avril, deux jours après s’être rendu à l’armée congolaise, lors d’un échange de tirs entre ses hommes et des militaires au village de Molokaï dans la réserve de faune à Okapi en Province Orientale.
Le Major Enock Kinzambi est détenu au cachot de l’auditorat militaire de garnison de Bunia. Mais il nie tout lien avec la mort du chef milicien. L’officier reconnaît avoir obtempéré à un ordre de sa hiérarchie lui demandant d’aller au village de Bandegaïdo afin de se rendre compte de la reddition de Paul Sadala. Mais il refuse d’assumer la suite des événements qui ont conduit au décès du milicien.
Après la mort de Morgan, l’auditorat militaire de garnison avait ouvert une information judiciaire pour déterminer les circonstances et les causes de ce décès. Une équipe de magistrats civils et militaires ainsi que des officiers de police judiciaire a été formée pour mener cette enquête. Dix policiers du groupe mobile d’intervention et une équipe de soldats de la Monusco sont chargés d’assurer leur sécurité.
Depuis sa mort, le corps de Paul Sadala est conservé à la morgue de l’hôpital général de référence de Bunia.
Les circonstances de ce décès ne sont toujours pas connues.
Selon l’armée, le chef milicien Morgan est mort lundi 14 avril dans un échange de tirs avec des militaires, deux jours après s’être rendu à l’armée en compagnie de 42 combattants de sa milice dans la localité de Bandegaido dans le territoire de Mambasa.
Les FARDC soutiennent que Paul Sadala a refusé de se rendre à Bunia pour la suite du processus de sa reddition, exigeant d’abord d’être nommé général. Une altercation aurait suivi ce refus. Les miliciens auraient alors ouvert le feu contre les militaires congolais envoyés pour les escorter vers Bunia. Touché aux deux jambes, affirment les responsables de l’armée, le chef milicien a succombé à ses blessures.
Mais cette version est contestée par certaines personnalités en Ituri. C’est notamment le cas du député provincial Joseph Ndiya qui se dit convaincu que le chef milicien a été abattu par des militaires congolais.
« Nous comprenons que la mort de Morgan a été planifiée à un certain niveau pour que Morgan ne puisse pas dire des vérités à la population congolaise et plus particulièrement à la population de Mambasa. Je pense que sa mort cache beaucoup de vérités », avait-il confié à Radio Okapi.
Avant sa mort, Paul Sadala était poursuivi par le tribunal militaire de garnison pour viol, meurtre et déportation.
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