Le gouvernement congolais a réagi au lendemain de la publication à New York du rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) sur les violences sexuelles commises en RDC pour la période de janvier 2010 à décembre 2013. « Il y a dans ce rapport des faits qui reflètent la réalité, mais en même temps il y a des choses qui mériteraient d’être recadrées», a affirmé le porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende. Selon lui, ce document contient des faits qui ne cadrent pas avec le contexte actuel de la RDC.
Kinshasa se dit «partiellement satisfait» du rapport des Nations unies sur les violences sexuelles en RDC pendant ces quatre années. Evoquant les aspects positifs du rapport, Lambert Mende a salué le fait que l’Onu ait reconnu les progrès accomplis dans ce pays:
«Lorsqu’on note des progrès, nous disons ‘oui’. Ça n’a pas toujours été le cas dans les rapports des Nations unies, qui voulaient trop souvent un peu noircir le tableau. Nous sommes tout à fait satisfaits de ce que, maintenant, on devient un peu plus objectif.»
Le ministre Mende a cependant déploré l’aspect du rapport lié au compte des personnes condamnées pour violences sexuelles, en distinguant notamment les officiers, les sous-officiers et les soldats:
«Je me demande si ceci se base sur des faits ou sur une sorte d’idéologie qui voudrait que, lorsqu’on sanctionne des militaires, il faut absolument que l’on trouve un certain taux d’officiers parmi eux. Non ! On sanctionne des malfaiteurs. S’il y a des officiers parmi les malfaiteurs, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne soient pas sanctionnés. S’il n’y en a pas, on ne va pas les inventer pour faire plaisir aux gens qui récoltent les statiques.»
Le rapport de l’Onu souligne en effet que les poursuites visaient rarement des officiers supérieurs de l’armée responsables de violences sexuelles. Ainsi, seuls trois des 136 soldats des FARDC condamnés au cours de la période examinée étaient des officiers supérieurs.
Par ailleurs, poursuit le document, les combattants des groupes armés, qui recouraient souvent au viol comme arme de guerre, échappaient presque systématiquement à la justice. Seuls quatre des 187 personnes condamnées pour violences sexuelles par le système de justice militaire appartenaient à des groupes armés, selon la même source.
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