La Radio-télévision Canal Futur (CFTV), une chaine appartenant à l’opposant Vital Kamerhe, a totalisé jeudi 28 novembre deux ans de fermeture. Le directeur général de cet organe de presse, Giscard Kusema, a dénoncé dans un communiqué le «black-out » infligé à son média par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), le ministre des Médias ainsi que «les forces obscures ».
Selon Giscard Kusema, Canal Futur veut à présent saisir les juridictions internationales pour faire valoir ses droits après avoir épuisé sans succès toutes les démarches au niveau national.
«Depuis deux ans, notre chaine de télévision a été fermée sur ordre du CSAC, qui nous avait infligé une suspension de dix jours. Malheureusement, le signal n’a jamais été rétabli.»
Cette chaîne avait été fermé le jour des élections législatives et présidentielle, 28 novembre 2011, officiellement pour la diffusion des « propos portant atteinte à un adversaire.»
Mais le samedi 21 janvier 2012, le président du CSAC, Jean Bosco Bahala, avait indiqué que la fermeture de la RLTV et de CFTV, deux médias proches de l’opposition, ne relevait pas de la compétence de son institution chargée de la régulation du contenu des médias. Selon lui, le traitement des dossiers relatifs à RLTV et de CFTV par le CSAC étaient terminés depuis le 29 novembre 2011, sans autres précisions.
Giscard Kusema a affirmé que les responsables avaient, depuis lors, saisi le ministre des Médias, Lambert Mende, sans succès. Il accuse ce dernier de «changer de griefs tous les jours.»
«Au départ, il nous a parlé de problèmes administratifs à régler. Un montant important a été payé à cet effet au trésor public, plus de 20 000 dollars américains. Malheureusement, cette chaîne n’a jamais été rouverte», a-t-il déploré.
Cette situation amène Giscard Kusema à conclure qu’il s’agit d’un complot visant à taire définitivement Radio-télévision Canal Futur :
«En deux ans, nous avons mené toutes les démarches auprès des instances du pays. Et, en retour, c’est un silence coupable qui démontre qu’il y a tout simplement un complot pour faire disparaître ce média, à cause de sa ligne éditoriale et surtout de l’indépendance d’esprit de ses journalistes, qui ont fait que cette chaîne a été caricaturée par le pouvoir comme étant proche de l’opposition.»
Contacté jeudi par Radio Okapi à ce sujet, le ministre Lambert Mende n’a pas souhaité commenter ce dossier; d’autant plus qu’il n’est pas au pays. Entre-temps, le président du CSAC n’a pas été joignable.
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