Le Mouvement de libération du Congo (MLC) du sénateur Jean-Pierre Bemba réclame que le dialogue politique prôné par le chef de l’Etat soit organisé autour d’un médiateur international neutre. Le secrétaire national de ce parti a qualifié de «gesticulations politiques improductives» les consultations initiées par le parti présidentiel (PPRD) et la Majorité présidentielle (MP) pour préparer ce dialogue. De son côté, la MP estime que le président Joseph Kabila a la qualité requise pour organiser ce dialogue national.
Des délégués du MLC ont été reçus vendredi 8 février par le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), Evariste Boshab, dans le cadre des consultations en vue du dialogue national.
Pour Jean-Lucien Busa, secrétaire national du MLC en charge des questions politiques, le chef de l’Etat et sa famille politique sont une partie du problème, et ne peuvent pas, par conséquent, être les «impulseurs» de ce dialogue.
«Il est plus qu’urgent de désigner pour la RDC un médiateur international neutre qui va appeler toutes les composantes – majorité, avec à la tête le président Kabila, l’opposition politique, la société civile, pourquoi pas la diaspora – pour que, sous la conduite de la médiation internationale, et avec la garantie de la communauté internationale, le dialogue se fasse dans un cadre qui permet toute la sérénité nécessaire pour ce type de débat, qui, pour se dérouler de manière sereine, doit se passer en dehors de la RDC», a-t-il expliqué.
Jean-Lucien Busa cite notamment, comme exemple à suivre, le dialogue qui a eu lieu à Libreville, au Gabon, entre le pouvoir centrafricain et la coalition rebelle de la Seleka.
«Les Centrafricains ont résolu un problème aussi important que celui de rétablir la paix, mettre fin à la guerre et pouvoir se mettre sur l’orbite de la démocratie», a-t-il affirmé.
«Sun City est révolu»
Régissant à la demande du MLC, un cadre de la Majorité présidentielle, Jean-Marie Labila, affirme qu’on ne peut pas denier au chef de l’Etat la qualité de convoquer ce dialogue.
Pour lui, le temps des conciliabules pour se partager le pouvoir à partir de l’étranger, comme ce fut le cas à Sun City, est révolu.
«Le président de la République, qui a pris l’initiative, parle de concertations nationales dans lesquelles il engage les forces vives. Nous ne parlons pas de dialogue parce que ce thème prête à confusion. Il est possible qu’il y ait des glissements sémantiques dangereux qui sont à l’habitude de la classe politique. Et Lucien Busa annonce bien les couleurs quand il réclame qu’il y ait un médiateur international neutre, que cela se passe dans un autre pays… c’est du déjà entendu», a-t-il expliqué.
Jean-Marie Labila rappelle qu’au terme de l’article 69 de la constitution, le président de la République a qualité «d’engager le peuple dans une initiative qu’il juge salutaire».
Pour lui, il n’est pas question de retomber dans une «crise de légitimité» brisée, selon lui, depuis longtemps.
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