Le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a exprimé mercredi 6 février à New York l’espoir que l’accord-cadre sur la paix dans l’Est de la RDC serait signé au cours des prochaines semaines. Cet accord, qui devait être signé le 28 janvier dernier à Addis-Abeba, prévoit que les pays de la région soient tenus de respecter chacun la souveraineté des ses voisins et de renforcer la coopération régionale en vue de résoudre les questions sécuritaires. Il interdit aussi à ces pays de soutenir des groupes armés et de mettre fin à l’impunité des criminels de guerre.
Pour Hervé Ladsous, ce texte est « porteur de grands principes pacificateurs ».
« Un tel accord, a-t-il estimé, clarifierait les engagements de la RDC en vue de réformer le secteur de la sécurité et l’armée et réaffirmerait l’autorité de l’État dans les provinces de l’Est ».
Initialement négocié par huit Etats, – la RDC, le Rwanda, le Burundi, l’Angola, l’Ouganda, le Congo-Brazzaville, l’Afrique du Sud et la Tanzanie – l’accord-cadre devrait désormais être paraphé à la fin de ce mois par onze pays. La République centrafricaine, la Zambie et le Soudan du Sud se sont joints aux autres.
Les Chefs d’Etat de la région des Grands Lacs devaient signer cet accord en marge du XXe sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie). Mais, ils avaient décidé de le faire ultérieurement. Eri Kaneko, porte-parole du secrétaire général de l’Onu qui avait annoncé cette décision, n’avait pas avancé les raisons de cette annulation, précisant tout simplement que «c’est un sujet complexe».
Dans le contexte de la mise en œuvre d’un tel accord, la Monusco prendrait un nouveau visage; « le concept dominant étant celui d’une force internationale neutre chargée d’assurer la paix dans les Kivu », a expliqué Hervé Ladsous, évoquant l’idée de la création d’une brigade internationale au sein de la Monusco.
Hervé Ladsous a ajouté qu’il a présenté, mardi, dans le cadre de consultations du Conseil de sécurité, un exposé sur ce sujet.
Cette force devrait constituer une nouvelle brigade de la Monusco, qui en compte déjà trois (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri), avait expliqué le conseiller militaire du secrétaire général des Nations unies, le général Babacar Gaye, lors de son séjour à Kinshasa dimanche 13 janvier.
Cette brigade devrait être constituée de 2 500 hommes censés combattre les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
Depuis plusieurs années, l’Est de la RDC est en proie à des violences commises par plusieurs groupes armés. En mai 2012, des mutins de l’armée congolaise ont créé la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) qui contrôle actuellement plusieurs localités de la province du Nord-Kivu.
Ce mouvement rebelle est actuellement en pourparlers avec le gouvernement congolais à Kampala, sous l’égide de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL).
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