Le Premier ministre intérimaire, Louis Alphonse Goyagialo a instruit le ministre des Finances d’ordonner le blocage de la prime de risque de tous les médecins grévistes à partir de ce mois d’avril jusqu’à nouvel ordre. Selon lui, cette prime est un avantage octroyé aux médecins du secteur public dont la prestation est effective.
« La prime de risque cesse à partir du 14 avril d’être prise en charge par un syndicat et ne sera désormais accordé directement qu’aux médecins qui accepteront de continuer à travailler pour le compte du gouvernement de la République », déclare Louis Koyagialo dans une lettre datée du 16 avril.
Louis Koyagialo ordonne aussi le blocage de la retenue syndicale rendue obligatoire, car explique-t-il, la cotisation syndicale est une obligation individuelle.
Les médecins membres du Syndicat national des médecins (Synamed) ont décidé depuis samedi 14 avril de radicaliser la grève dans tous les hôpitaux du secteur public avec comme conséquences la suspension des consultations externes, des interventions chirurgicales, des actes électifs et des urgences.
Le gouvernement se dit préoccupé par cette situation et justifie sa décision par le souci d’assurer la sécurité des malades « ainsi que des populations les plus démunies qui n’ont pas la possibilité d’accéder aux structures de santé privées ».
Louis Koyagialo confirme également l’exonération à titre exceptionnel des véhicules commandés par le Synamed uniquement en faveur de ceux des qui travailleront effectivement.
Le gouvernement invite à cet effet « les médecins désireux de travailler sous son autorité à s’inscrire sur les listes d’engagement qui seront disponibles dans les différents hôpitaux et centres de santé de l’Etat ».
Louis Koyagialo affirme que le gouvernement reste néanmoins disposé à poursuivre le dialogue social de manière constructive et responsable avec le Synamed représenté par son bureau exécutif national.
Les médecins sont en grève depuis lundi 2 avril. Ils exigent au gouvernement de tenir ses engagements notamment les promesses faites en 2011 par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito.
Leurs revendications sont :
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Le recrutement de mille jeunes médecins dans les structures hospitalières
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Le versement d’un salaire minimum de 1000 dollars américains à dater de janvier 2012
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L’équivalence des grades
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La mécanisation des médecins
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La mise en œuvre du statut spécial des médecins
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L’exonération des taxes sur l’achat de leurs véhicules
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