Plusieurs centaines de policiers ayant fui les affrontements dans leurs zones d’affectation se sont retrouvés à Uvira, siège provisoire des institutions de la province du Sud-Kivu. Logés au commissariat urbain de la Police nationale congolaise (PNC) à Uvira, ces policiers mènent une vie difficile, étant impayés depuis deux mois.
Nombre d’entre eux dépendent de la charité de la population locale, elle-même affectée par les conséquences de la guerre. Sur place, plusieurs habitants évoquent une situation explosive si les conditions de vie de ces policiers ne s’améliorent pas rapidement.
« Ils sont plus de mille policiers qui ont fui la guerre du M23 à Kalehe, Minova, Kavumu, Goma et Bukavu. Leurs conditions de vie sont médiocres. Certains dorment à la belle étoile, sans moustiquaires. Nous interpellons le Gouvernement central pour leur venir en aide », a déclaré Serges Kibwati, coordinateur national de la société civile des nationalistes congolais.
Commandement désarticulé et formation forcée
Radio Okapi n’a pas pu recueillir le point de vue de ces policiers, leur commandement étant désarticulé. Certains d’entre eux, ainsi que leurs chefs présents lors de la prise de Bukavu par le M23, appuyé par l’armée rwandaise, ont été conduits par les rebelles vers la ville de Goma, où ils devraient suivre, selon le M23, une formation « idéologique » au centre de formation de Rumangabo.
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, avait dénoncé, l'endoctrinement idéologique des policiers congolais prisonniers de guerre par les rebelles du M23 au Sud-Kivu.
Pour Jacquemin Shabani, c’est extrêmement grave : « Un groupe terroriste et un pays agresseur se permettent de kidnapper des hommes, prisonniers qui servent sous le drapeau, en les emmenant dans un camp pour les endoctriner idéologiquement, espérant pouvoir les retourner contre leur nation », avait-il dénoncé.