L’ONG de défense des droits de l’homme Amnesty International dénonce l’utilisation d’armes dites « explosives » dans des zones habitées par des civils à Goma au Nord-Kivu.
Amnesty International le mentionne dans un rapport publié ce lundi 20 janvier, alors que les combats s’intensifient entre l’armée congolaise, ses alliés et les rebelles du M23, notamment en le territoire de Masisi.
L’organisation affirme dans ce document qu’au cours des 7 derniers mois, des armes explosives imprécises à large rayon d’impact ont été utilisées dans des zones densément peuplées plus de 150 fois, faisant plus de 100 morts et plus de 200 blessés.
Face à la recrudescence des combats, cette organisation de défense des droits humains appelle les parties belligérantes à mettre un terme à ces attaques contre les civils.
Selon Jean-Mobert Nsenga, chercheur à Amnesty International, la plupart des attaques contre des civils ont été menées au premier semestre de l’année 2024 : « Rien que pendant le premier semestre de 2024, ils ont mené plus de 150 attaques avec des armes explosives telles que de roquettes, des mortiers, des bombes larguées par avion ou par drone et même des missiles. Ce qui a entraîné la mort d'au moins 100 civils et blessé quelque 200 autres ».
Il poursuit en expliquant que lorsque ces armes sont utilisées dans des zones peuplées, elles sont susceptibles d'avoir des effets indiscriminés et ne peuvent pas être dirigées de manière précise sur une cible militaire spécifique, comme l'exige le droit international humanitaire. D’où son appel aux parties aux conflits :
« Nous appelons les 2 parties à cesser immédiatement les attaques contre des civils et à arrêter d'utiliser les armes explosives à large rayon d'impact dans les zones peuplés ».
Ce rapport d’Amnesty international est rendu public alors que les combats s’intensifient dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu).
Au cours de la seule journée de dimanche 19 janvier, une vingtaine d’obus sont tombés sur des cibles civiles dans la chef-lieu du territoire et dans la cité de Sake (située à 30 km de Goma), faisant au moins un mort et un blessé parmi les civils, notamment à Masisi centre.