RDC : le dispositif électronique de vote n'a pas permis de renforcer la crédibilité des scrutins, analyse Ebuteli


La machine à voter, rebaptisée dispositif électronique de vote (DEV) qui visait à réduire les coûts et améliorer l’efficacité logistique et opérationnelle de l'opération de vote, n'a pas permis de renforcer la crédibilité des scrutins, indique la note d’analyse de l’organisation Ebuteli.

Selon elle, l’utilisation du vote électronique lors des élections de 2018 et 2023 en RDC a posé de nombreux défis à l’administration électorale, affirme cette organisation qui mène depuis décembre 2023, des recherches sur l’usage des technologies dans les processus électoraux.

Dans sa deuxième note d’analyse intitulée « Vote électronique en RDC : comment éviter l’échec des prochaines élections ? » Ebuteli pense que, ce dispositif, présenté comme une solution idéale pour éviter les failles logistiques ou même les fraudes électorales, « n’a finalement pas permis à la RDC d’échapper aux contestations des résultats de ses dernières élections, tant au niveau national que continental ».

 En 2023, par exemple, indique Ebuteli, près de 12 000 bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir ou fonctionner correctement en raison de pannes des DEV, privant ainsi des millions d’électeurs de leur droit de vote.

À cela s’ajoute l’absence d’audits externes indépendants, qui a contribué à nourrir la défiance envers les résultats électoraux.

« La non-publication de la cartographie électorale et l’opacité dans la transmission des résultats ont également alimenté les soupçons de l’existence de bureaux de vote « fantômes » et de DEV « nomades ».  Mais aussi,  la formation inadéquate des agents électoraux a gravement compromis la capacité de la CENI à gérer efficacement les dispositifs électroniques de vote », note Ebuteli.
Face à ces constats, Ebuteli propose notamment d’adapter la loi électorale pour encadrer strictement l’utilisation des DEV et préciser les rôles respectifs du vote électronique et du vote papier.  L’organisation recommande aussi de rendre obligatoire la publication exhaustive et traçable des résultats, bureau de vote par bureau de vote, dès l’annonce des résultats provisoires.