Des participants aux états généraux de la Justice congolais ont des points de vue divergents sur la restructuration du Conseil supérieur de la magistrature et l’indépendance du magistrat du parquet. Ces états généraux se tiennent depuis le 6 novembre à Kinshasa.
Parlant du droit constitutionnel comparé, le professeur constitutionnaliste et député national de l’UDPS, André Mbata, fait quelques recommandations de réforme pour cet organe.
Devant les magistrats et auxiliaires de la justice ainsi que des justiciables réunis dans la salle des congrès du Centre financier de Kinshasa, André Mbata a proposé que le Chef de l’Etat devienne le président de cet organe, étant donné que la justice est une affaire de tous, elle ne doit être laissé aux seuls magistrats.
Il ajoute que le ministre de la Justice et les représentants de la société civile, devraient intégrer cet organe.
« Comme dans d’autres pays, je souhaite que cet organe soit élargi aux non-magistrats. Pourquoi le Président de la République ne serait-il pas le président du Conseil supérieur de la magistrature, étant donné qu’il est le garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire ? », s’interroge André Mbata. Vous pouvez l’écouter dans cet extrait :
/sites/default/files/2024-11/081124-p-f-kinetatsgenerauxprofmbata.mp3
Allant dans le même sens, le député national Lambert Mende a exposé sur l’évolution du système judiciaire congolais : reformes, défis et perspectives. Selon le député, le Conseil supérieur de la magistrature doit cesser de se considérer comme un syndicat, alors qu’il est une importante institution de la République. Mende propose à cet organe de sortir de son corporatisme pour l’intérêt général et non de seuls magistrats.
Il formule également des reformes devant découler de ces états généraux en ce qui concerne le Conseil supérieur de la magistrature.
/sites/default/files/2024-11/081124-p-f-kinetatsgenerauxjusticemende_0.mp3
Le professeur et député national, Gaspard Ngodankoy, plaide, lui, pour le respect et l’application des textes.
/sites/default/files/2024-11/081124-p-f-kinetatsgeneraux-profgaspardngodankoy.mp3
Des réserves
Cependant, cette proposition a rencontré une forte opposition. Jean-Paul Mukolo Nkokesha, procureur général près la Cour constitutionnelle, a exprimé ses réserves.
« Je ne vois pas l’élargissement du Conseil supérieur de la magistrature à d’autres corps comme une solution pour éradiquer les anti-valeurs », a-t-il argumenté.