Peine de mort requise contre Corneille Nangaa et consorts

Le ministère public a requis lundi 29 juillet la peine capitale contre vingt-cinq des vingt-six prévenus dans le procès contre Corneille Nangaa et consorts, accusés notamment de trahison et de crimes de guerre. Ces personnes comparaissent devant la cour militaire de Kinshasa-Gombe, siégeant au premier degré. Le ministère public a fait ses réquisitions au procès des 25 prévenus dont le nombre passe désormais à 26 avec l'ajoute d'un colonel du nom de Kazarama.

Outre la peine de mort, le ministère public requiert que soit ordonnée l'arrestation immédiate des prévenus défaillants. Il demande aux juges de reconnaître coupables de trahison tous  les prévenus congolais, de déclarer établies en faits et en droit les préventions de participation à un mouvement insurrectionnel, de trahison et des crimes de guerre par meurtre, viol, pillage et destructions méchantes. 

Par contre, vingt ans de prison ont été requis contre l’oncle de l’ancien président de la CENI, Putters Nangaa. Il devra écoper de 20 ans de servitude pénale principale pour trahison, selon l'auditeur supérieur militaire, pour avoir aidé financièrement son neveu à partir de Kinshasa. Il requiert également la confiscation de tous les biens matériels du chef de l'AFC et de son épouse déjà placés sous séquestre. 

La partie civile se joignant à l’action du ministère public a exigé, le même lundi, une amende équivalant à 1 milliard USD en monnaie nationale, pour les préjudices subis par les Congolais.

Les parties civiles la République estiment que des écoles et hôpitaux ont été détruits, des populations paupérisées et  l'image de la RDC a été écornée par la guerre de l'est à cause de Corneille Nangaa et le M23. 

Face à ces réquisitoires, les avocats de la défense ont sollicité un délai de cinq jours pour mieux préparer leurs moyens de défense. La cour ne leur a accordé que 24 heures.

L'affaire a été prise en délibéré pour ces deux prestations, en attendant les plaidoiries de la défense le mardi 30 juillet.

La cour militaire de Kinshasa/Gombe avait ouvert, le 24 juillet à Kinshasa, le procès public contre le chef du groupe armé Alliance Fleuve Congo (AFC), Corneille Nangaa. Vingt-quatre autres prévenus sont aussi poursuivis pour rébellion contre la République.

Cinq prévenus ont comparu, alors que les autres sont "en fuite", selon l'acte d'accusation lu par le président de la cour militaire.

Corneille Nangaa et ses co-accusés sont poursuivis pour :

  • crime de guerre
  • participation à un groupe criminel
  • trahison.

Il leur est reproché d’avoir créé un groupe armé, qui combat l'armée régulière aux cotés de l'armée rwandaise.

Le procureur militaire avait invité la cour militaire de Kinshasa/Gombe de juger "par défaut" (contumace), les prévenus absents à l'audience pour raison de "fuite". Le président de la cour avait fait acter cette demande du parquet militaire, afin de juger les absents "par défaut".

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