Meurtre du policier Fiston Kabeya : le ministère public charge la garde de Judith Suminwa

La Cour militaire de Kinshasa-Gombe a rejeté lundi 14 avril la requête sur la non-communication en avance des preuves d’accusation aux avocats des sept policiers de l’escorte de la Première ministre Judith Suminwa, poursuivis pour homicide du policier de circulation routière Fiston Kabeya. Ce dernier est mort « à la suite des coups reçus », selon le ministère public.  

« Il s'agit d'une audience de flagrance. Nous découvrons tous ensemble les éléments du dossier. Nous n'avons pas dressé des procès-verbaux en amont au parquet militaire», a rétorqué le magistrat du parquet militaire pour justifier ce rejet.

Violation de consignes et homicide

Ces prévenus sont poursuivis pour violation de consignes et homicide :

  • commissaire supérieur adjoint Olivier Kanza
  • commissaire supérieur adjoint Banga Ngajole
  • sous-commissaire Michel Yalala
  • sous-commissaire adjoint Mangela Mbendau
  • sous-commissaire Adjoint Libendele Kayindu
  • brigadier en chef Sangwa Mulangi
  • Agent de police Theo Kabongo.

Lors de la reprise du procès ce lundi, le magistrat du parquet militaire a soutenu que le policier de circulation routière Fiston Kabeya avait bel et bien été tabassé avant sa mort par les prévenus :

«En date du 25 mars 2025, la Première ministre quittait son bureau pour se rendre à la cité de l'UA sur invitation de la haute hiérarchie, (…) Curieusement contre toute attente, quelques minutes après, on verra le même cortège revenir cette fois sans madame la Première ministre, cette fois- là. Le commissaire supérieur adjoint Olivier Dunia Kanza s'emmène avec sa suite pour tabasser le policier Fiston Kabeya à son poste de service et, malheureusement, la mort s'en était suivie à la suite des coups reçus».

« Outrage à la Première ministre »

En réaction, le commissaire supérieur adjoint Olivier Kanza, chargé de la sécurité de la Première ministre Judith Suminwa, a dit lundi n’avoir pas brutalisé le défunt Fiston Kabeya, avant de le remettre à l’autorité compétente pour outrage au chef du Gouvernement :

«Le policier Fiston Kabeya avait insulté la Première ministre (...) C'est pour cette raison, qu'après avoir conduit la Première ministre à la Primature, nous sommes revenus pour le conduire à l'autorité compétente, en la personne du commissaire supérieur Banga, pour l'auditionner. Car, il s'était rendu coupable d'une infraction flagrante, en l'occurrence l'outrage. Il était monté dans la jeep sans que quelqu'un ne le brutalise ou ne le blesse».

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