Maniema : menacé de mort pour un conflit foncier, le chef du village Lubile vit en clandestinité

Victime de menaces de mort, Shindano Bweta wa Nkola, chef du village Lubile, dans le groupement Nsange, territoire de Pangi (Maniema), vit depuis près de deux semaines, en cachette.
 
Depuis sa clandestinité, il a affirmé dimanche 2 juin, que ces menaces font suite au conflit foncier entre son village Lubile et le village voisin Munzunzu.
 
Cette autorité traditionnelle a expliqué que ce conflit a débuté, il y quelques mois, lorsque le gouverneur sortant Idrissa Mangala a signé l'arrêté transformant le village Lubile en un centre qui devrait être sous l'autorité du village voisin Munzunzu, devant avoir la préséance sur les droits coutumiers.
 
N'étant pas satisfait de cette démarche, car la trouvant inconstitutionnelle, Shindano  Bweta Wa Nkola a saisi la justice, notamment la Cour d’appel du Maniema qui selon son témoignage, a annulé la décision de l’autorité provinciale :
 
« Quand j'ai appris ça j'ai saisi la Cour d'appel du Maniema. Après examen, cette cour a annulé cette décision du gouverneur en notifiant le gouvernorat et toutes les parties prenantes, et l'administrateur du territoire a eu sa copie mais malheureusement il n'a pas pris en compte cette décision de la justice ».
 
Le chef Shindano a ainsi fustigé le fait que l’administrateur du territoire de Pangi tient à transformer le village Lubile en un centre sous sa gestion et dénonce également les menaces dont il est victime.
 
« La police et la jeunesse du village Munzunzu sont venues chez moi vers 2 heures du matin, je me suis échappé, ils ont tout brûlé et ils ont voulu me tuer, c'est pourquoi je me cache. Même si je n’ai pas étudié, mais je sais que même la constitution ne reconnaît pas le centre. Elle reconnaît les villages, les groupements, les territoires, les secteurs, les communes, les villes. Alors d'où vient le centre que le gouverneur sortant a décidé de créer et qu’il a motivé dans sa lettre ? » s’est-il interrogé.
Contacté, le gouverneur sortant du Maniema, devenu aujourd'hui sénateur, reconnaît ce dossier qui, selon lui, remonte à plusieurs mois.
 
Afani Idrissa Mangala a promis d’échanger avec son successeur pour le résoudre et trouver une solution.