Ruée des déplacés vers Lubero : de nombreux cas de malnutrition enregistrés

La poursuite des combats entre les FARDC et le M23, dans le petit Nord-Kivu, déverse chaque jour dans le territoire de Lubero, un nombre important de déplacés. Ceux-ci, dépourvus de moyens et de prise en charge par les structures étatiques, sont logés dans des familles d’accueil. Mais ces dernières à leur tour sont dans une situation précaire. Terrorisées par les groupes armés locaux, ne pouvant pas accéder à leurs champs, elles manquent de nourriture et enregistrent de nombreux cas de malnutrition.

Lieu de refuge de certains déplacés venus des territoires de Rutshuru et Walikale, fuyant les combats opposant l’armée congolaise aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, le territoire de Lubero fait face, lui aussi, à une insécurité provoquée par des groupes armés locaux.

Ces derniers font payer aux habitants une taxe allant de 1000 à 2 7000 francs congolais, selon l’étendue du champ à exploiter, dénonce la société civile de Lubero.

Avec les charges supplémentaires causées par l’arrivée des déplacés, des ménages, dont les membres n’accèdent plus dans des zones de production du fait d l’insécurité entretenue par des groupes armés, éprouvent des difficultés à s’alimenter.

En outre, l’occupation de Vitshumbi par les M23 empêchent les pêcheurs d’accéder au lac Edouard.

Ce qui explique les nombreux cas de malnutrition à Kanyabayonga, Kirumba, Kayina, Kiambo, fait remarquer John Kambale, secrétaire de l’Association des jeunes et adultes pour le développement rural et urbain et membre de la société civile de Kanyabayonga.

« Il n’y a aucune prise en charge qui est organisée. On enregistre des cas de morts dans les rangs des déplacés. Les habitants de Lubero dépendent des activités de leurs environs. Malheureusement ce sont des zones qui sont sous le contrôle des groupes armés », déplore-t-il

Cette situation, selon la société civile, pousse certaines filles à se tourner vers la prostitution et des jeunes garçons à devenir des porteurs de charges, parfois très lourdes, afin de trouver le strict minimum et pouvoir se nourrir et aider leurs familles.

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