Des détenus de la prison de Boma à Kipushi, à une trentaine des kilomètres de Lubumbashi (Haut-Katanga), auteurs de torture et actes dégradants sur d’autres détenus sont déférés au parquet depuis mercredi 17 avril dernier. Ils y sont jugés en procédure de flagrance.
Ces actes de maltraitance filmés et diffusés sur les réseaux sociaux se sont déroulés samedi 13 avril dans une cellule de la prison de Boma. Sur ces images on voit clairement des détenus déshabillés en train d’être fouettés par d’autres prisonniers.
Les sources proches de la prison renseignent que entre 20 heures et 21 heures locales, huit personnes impliquées dans un conflit coutumier et acheminées en fin d’après-midi du même jour dans cette prison ont été torturés sur ordre du chef de détenus autrement appelé « Kapita général ».
La scène est filmée par d’autres détenus et fait le tour des réseaux sociaux. Cela a suscité une vive indignation des autorités politico administratives et judiciaires ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme.
Saisis, le parquet civil, l’auditorat militaire, la commission nationale des droits de l’homme et les autorités politico administratives de Kipushi sont allés ensemble à la prison de Boma pour s’enquérir de la situation.
Par la suite, les auteurs de ces actes ont été déférés devant la justice où ils sont jugés en procédure de flagrance. Le directeur de la prison est suspendu par le chef de division provincial de la justice.
Il lui est reproché de n’avoir pas fait mention de ces incidents dans son rapport journalier.
Pour Joseph Kongolo, coordonnateur provincial de la Commission nationale des droits de l’homme du Haut-Katanga, les incidents de la prison de Boma sont des actes « inhumains, dégradants et cruels ». Par conséquent, estime-t-il, leurs auteurs « doivent entre sanctionnés conformément à la loi pour servir d’exemple à toutes les prisons du pays ».