L’Avenir : «Crash électoral : La CENI invalide 82 candidats »

Revue de presse de lundi 8 janvier 2024

L’invalidation, vendredi 5 janvier, de 82 candidats aux législatives nationales et provinciales ainsi qu’aux locales par la CENI fait la Une des journaux parus ce lundi 8 janvier 2024.

 

L’Avenir note que pendant que l'on attendait la publication des résultats des législatives ce mercredi 03 janvier 2024, la CENI avait décidé de son report. Ce qui a donné libre court à des spéculations et pertes en conjectures. Deux jours après ce report de publication, conformément à la décision n° 001/CENI/AP/2024, la Commission électorale nationale indépendante a invalidé ce 5 janvier 2024, 82 candidatures, dont celle du gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka et 12 membres du parti présidentiel, UDPS, pour fraudes électorales et autres actes illicites.

« Un véritable atterrissage catastrophique pour ces présumés maffieux, un 'crash électoral ' inédit », commente ce quotidien.

En effet, c'est une décision sans précédent dans les annales politiques de la République démocratique du Congo, fait savoir ce journal qui relève que parmi les invalidés, il y a 3 ministres en fonction, 2 administrateurs, 6 sénateurs, un ministre provincial de Kinshasa, 4 gouverneurs, un vice-gouverneur et deux députés nationaux.

Pour Infos 27, les élections étant au cœur de la démocratie, leur intégrité demeure cruciale pour garantir un processus juste et transparent. Ainsi, face à la fraude électorale et des dérapages observés dans certaines circonscriptions lors des scrutins de décembre 2023, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a historiquement fait preuve de courage en agissant pour décourager les auteurs d’actes de violence, de vandalisme et de sabotage à l’égard des électeurs, du patrimoine de la CENI et du matériel électoral.

Les 82 candidats, parmi lesquels des ministres, des mandataires en fonction et des parlementaires sortants, ont vu leurs suffrages annulés, ce qui est inédit, ajoute le tabloïd.

Pour lui, « cette action exceptionnelle envoie un signal fort et symbolique. Cela signifie que, dorénavant, tricher, frauder ou recourir à la violence entraîne des sanctions ».

L’annulation des suffrages entreprise par la CENI vise ainsi à crédibiliser le résultat global des élections de décembre 2023, conclut ce journal . 

Congo Nouveau, pour sa part, rappelle qu’en plus d’invalider 82 candidats aux législatives nationales, provinciales et locales, la centrale électorale a aussi annulé les élections dans deux circonscriptions, notamment à MasiManimba (province du Kwilu) et Yakoma (province du Nord-Ubangi).

Les candidats sanctionnés sont accusés de détention de Dispositif électronique de vote (DEV), des violences et de corruption. Ces sanctions interviennent à la suite des dénonciations des fraudes observées dans plusieurs circonscriptions lors des élections qui se sont déroulées pendant près d'une semaine sur l'ensemble du territoire national, fait savoir ce trihebdomadaire.

Il poursuit en questionnant : « A qui a profité la fraude électorale du 20 décembre 2023 ? ».

Et ce journal répondre : « La réponse est facile à trouver. Elle a profité à celui dont les membres de sa famille politique détenaient des Dispositifs Électroniques de Vote (DEV). Les candidats de l'Union sacrée de la nation qui détenaient les DEV avaient comme première mission de faire élire massivement leur candidat, avant qu'ils ne pensent à leurs propres sorts après ».

Répondant à cette question, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel, a indiqué que ces fraudes ne devraient pas impacter les résultats de la présidentielle, conclut Congo Nouveau.

Abordant ce sujet de la fraude électorale, Africa News affirme : « le problème c’est Denis Kadima ».

Pour ce journal, « la fête a été gâchée. Les premières élections générales organisées cinq ans après la première alternance pacifique à la tête du pays auraient dû et pu se solder soit par une réélection sans tache de Félix Tshisekedi, sacre de Moïse Katumbi ou revanche de Martin Fayulu, avec une majorité parlementaire véritablement issue des urnes… », mais poursuit-il, « les faits indiscutables sont en train de prouver qu’elles sont en train de déboucher sur une fraude électorale abyssale, caractérisée par des images de détention des machines à voter et autres effets électoraux par plusieurs candidats, presque tous sociétaires de l’Union sacrée, d’incitation à la violence électorale ou d’intimidation ».

D’après ce tabloïd, l’opinion est toujours sur sa soif. Elle veut à tout prix savoir comment les machines à voter et autres effets électoraux se sont retrouvés entre les mains des candidats députés. Plus d’un RD-Congolais estiment que la CENI doit approfondir son enquête pour non seulement chercher à savoir comment tous ces fraudeurs ont réussi à obtenir facilement ces machines et autres dispositifs électoraux de vote mais aussi évaluer le niveau de ses propres responsabilités et défaillances, soutient-il.

Ce journal révèle que cette grande décision de la CENI a provoqué beaucoup de dégâts collatéraux au niveau des états-majors politiques de l’Union sacrée de la Nation (USN). Désolation, mécontentement, colère et dénonciations sont pratiquement au rendez-vous comme en témoignent les déclarations qui fusent de quatre points cardinaux de la République, note le trihebdomadaire. 

« Ne voulant pas mourir seuls, les invalidés quasi tous estampillés USN ne cessent de dénoncer les autres gros poids lourds de la famille qui ont véritablement trempé dans la tricherie électorale. Comme on en a l’habitude, d’autres parlent des coups bas ou des montages politiques. En réalité, des loups bouffent et se bouffent dans l’enclos de l’USN », conclut Africa News.

La Prospérité, quant à elle, informe qu’au sujet des cas de fraudes enregistrés au cours des élections législatives nationales et provinciales, ainsi qu'aux municipales du 20 Décembre 2024, Germain Kambinga, président du regroupement politique Le Centre, encourage la CENI à poursuivre ce travail qui participe à la moralisation impérative de l'espace politique Congolais.

Le Centre exhorte les incriminés à utiliser s'ils le jugent nécessaire, les voies de recours légales que sont les cours et tribunaux et croit au sacro-saint principe de la présomption d'innocence.