Revue de presse kinoise du jeudi 2 mars 2023.
La visite du Président français à Kinshasa retient encore l’attention des journaux parus dans la capitale congolaise. A ce sujet, La Tempête des tropiques titre en sa manchette : « Visite de Macron : la tension monte à Kinshasa ! ». Dans cet article, ce quotidien rapporte que la visite d’Emmanuel Macron au pays de Patrice Emery Lumumba risque de ne pas être de tout repos. Car, souligne ce tabloïd, avant même son arrivée, des spots de mobilisation anti-Macron circulent sur les réseaux sociaux. Selon ce portail, une certaine opinion estime, en RDC que le locataire du Palais de l'Elysée ne condamne pas avec assez de fermeté l'agression dont est victime le pays de la part des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), avec le soutien armé du Rwanda. Ce qu'a précisé hier mercredi sur France24 le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula qui a estimé que les propos du numéro un français " ne suffisent pas du tout ", indique ce journal
Sur ce chapitre, l’Avenir revient sur la manifestation des jeunes congolais, mercredi dernier, devant l’ambassade de la France. Ils ont choisi d’y exprimer leur mécontentement et protester, ainsi, contre la visite imminente du président français Emmanuel Macron en RDC. Ce quotidien souligne que l’arrivée du président français sur le territoire congolais apparait inacceptable pour une majeure partie de la population congolaise. Selon elle, écrit ce tabloïd, une seule préoccupation qui est celle de redonner la paix dans l’Est de la RDC reste le pain utile à la table. La matinée de ce mercredi s’est annoncée avec une vive tension sur l’avenue colonel Mondjiba dans la commune de la Gombe. C’est à cette adresse qu’est située l’Ambassade de France. Ce journal signale que des cris et des chants de colère ont été entendus venant des jeunes de plusieurs groupes réunis depuis 9 heures à cet endroit. Pour l’Avenir, cette manifestation était un moyen pour ces jeunes de dire non à la visite du président Emmanuel Macron à Kinshasa. Ils scandaient des chants hostiles. Selon cette association des jeunes kinois face à la France, note ce tabloïd, la venue d’Emmanuel Macron à Kinshasa fait suite à un plan de balkanisation de notre patrie que le pays est en train de se battre jour et nuit avec des affrontements sans cesse dans la partie Est de la RDC. Là où le mouvement du M23, soutenu par le Rwanda continue de tuer le peuple innocent pour accomplir leurs missions.
La Prospérité cite le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya qui, à quelque 2 jours de l’arrivée à Kinshasa du Président Français a tenu à lever toute équivoque autour de cette visite tout aussi étatique que stratégique dont les retombées peuvent positivement influer sur la situation multiforme que traverse la RDC, agressée dans sa partie Est par le Rwanda, sous la couverture du M23. Au cours d’un briefing spécial tenu mercredi 1er mars, en direct, comme d’habitude, sur les antennes de la Télévision nationale, précise ce quotidien, le porte-parole du gouvernement a dévoilé l’agenda congolais, tel que le Président Félix Tshisekedi entend le présenter à son hôte, celui de voir la France user de tous ses pouvoirs et peser de son poids pour stopper l’agression rwandaise en vue de la restauration de la paix dans l’Est du pays. A cette occasion, indique ce tabloïd, Patrick Muyaya a appelé la population à plus de retenue pour ne pas faire le jeu de l’ennemi face à un évènement de haute portée diplomatique qui survient dans un contexte tout à fait particulier, dominé par une série de défis à relever tant sur le plan sécuritaire, culturel que sur le plan économique. Puisque, fait savoir ce portail, le Président Macron aura à sa suite une forte délégation composée des investisseurs et hommes d’affaires français. Il s’agit donc d’une visite qu’il faut voir d’un tout autre œil.
Forum des AS redoute que les choses soient plutôt chaudes pour le président français dans la capitale congolaise. Les jeunes qui ont manifesté devant l’ambassade de France, souligne ce quotidien, disent attendre une condamnation ferme d'une part et d'autre part un soutien ou une aide militaire de la France. Un peu plus tôt, le 1er mars, note ce portail, la résidence de l'artiste musicien congolais, Fally Ipupa, dans la commune de Ngaliema a été attaquée par des individus se réclamant de l'UDPS, parti au pouvoir. Si à ce stade aucune motivation de cet acte répréhensible n'est encore connue, Forum des AS retient qu'il s'est produit au lendemain de la prise de photographie du président Macron avec Fally Ipupa. Ce dernier se trouve actuellement à Paris en France où il a été invité à l'Elysée par le Président français et à la grande cérémonie du trophée The Best le mardi 28 février. Aujourd'hui, ajoute ce journal, dans le dossier de l'insécurité prévalant dans l'Est de la RDC et dont le Rwanda est accusé en être le principal instigateur, à la veille de la visite de son président au Congo Kinshasa, Emmanuel Macron se trouve dans un dilemme cornélien. Après avoir soutenu la RDC en condamnant le M23 qui mène une " offensive qui est une guerre qui nous ramène 10 ans en arrière ", selon ses propres propos, comment et pourquoi ne va-t-il pas jusqu'au bout de la logique pour condamner le soutien avéré de ces terroristes qu'est le Rwanda de Paul Kagamé ?, s’interroge Forum des AS.
Pour sa part, Le Potentiel change de chapitre. Ce journal revient le rêve funeste du Rwanda celui de tracer avec la RDC à nouveau les délimitations héritées de la Conférence géographique de Berlin tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885. Selon ce quotidien, autant de dessous des cartes qui se révèlent aux côtés d’une véritable guerre économique à laquelle se livre le régime autoritaire de Kigali pour pérenniser le pillage des ressources dans l’Est de la RDC. En réalité, poursuit ce tabloïd, c’est toute une histoire et même le droit international qu’ignorent Paul Kagame et son régime passager. Le droit international est pourtant stable. Les règles sont bien connues et bien établies en droit international et n’appelant à aucun débat. C’est l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation dans le contexte africain. Et même par le monde, souligne ce portail, on ne touche pas aux traités qui ont fixé les frontières, le statut territorial. Ces idées sont contenues dans un ouvrage de 920 pages publiées par le professeur Tshibangu Kalala.