Revue de presse kinoise du mercredi 1er mars 2023.
La plupart des journaux parus ce mercredi à Kinshasa se penchent sur le processus électoral en cours.
Congo Nouveau indique que le calendrier de la CENI risque de connaître un couac. Pour étayer son argumentaire, ce tabloïd se base sur la phrase du chef de l’Etat à la tribune de la 52è session des droits de l’homme à Genève : « La persistance de la guerre dans l'Est de la RDC risque d'hypothéquer le processus électoral en cours ».
Selon ce portail, les propos de l'actuel locataire du Palais de la Nation peuvent se justifier par la persistance de la guerre au Nord-Kivu, où les éléments des FARDC font face aux rebelles du M23, soutenu par le Rwanda. Avec cette situation de guerre, note ce journal, la CENI se trouve dans la difficulté de mener les opérations d’enrôlement des électeurs dans cette partie du pays.
Le grand risque est que des étrangers qui combattent dans les rangs de différents groupes armés qui opèrent dans la partie orientale de la RDC ne puissent s'enrôler. De l'autre côté, craint cet hebdomadaire, le gouvernement de Kinshasa validerait ainsi la balkanisation du pays si jamais il accepte d'organiser les élections sans le Nord-Kivu.
La République affirme constater les doutes qui s’installent dans le processus d’organisation des élections de 2023. Ce quotidien note que toutes les parties prenantes au processus électoral tendent à reconnaître, la mort dans l’âme, que les raisons techniques, politiques et surtout sécuritaires, constituent un goulot d’étranglement des échéances prévues en décembre 2023. Le processus électoral est en panne. Du fait des contingences techniques, politiques et sécuritaires. Pour ce tabloïd, la centrale électorale fait du forcing pour sauver les apparences, malgré une feuille de route qui ne tient plus la route au moment où la phase d’enrôlement bat de l’aile.
Tout cela, fait écrire à Africa News que « Denis Kadima loin de rassurer ». Le patron de la CENI a maladroitement justifié l’incident du 20 février dernier en estimant qu’aucun kit électoral n’a été découvert lors de l’accident survenu le 20 février à Tshikapa, regrette cet hebdomadaire. Il n’y avait que des fiches d’inscription.
Pour ce tabloïd, des kits d’enrôlement des électeurs sont dans la rue, entre les mains des acteurs politiques, renforçant les doutes sur le caractère régulier et transparent du processus électoral. La Commission électorale nationale indépendance -CENI- a voulu se couvrir en publiant un communiqué demandant à la justice d’enquêter et punir éventuellement les coupables, fait savoir ce journal. La Société civile n’est pas de cet avis. Elle estime que ces kits ont été dans la rue grâce à des complicités internes au sein de la CENI, écrit le journal.
ECONEWS indique que lors de sa prise de parole du haut de la tribune de la 52ème session du Conseil des droits de l’homme à Genève, le président Félix Tshisekedi a lâché une phrase qui en a fait frémir plus d’un. Selon cet hebdomadaire, au-delà du leitmotiv de la dénonciation de la fourberie du régime rwandais qui, par son appui avéré au M23 occasionne tueries et autres exactions multiforme au Nord-Kivu; de sa réaffirmation que jamais l’armée loyaliste ne pourra collaborer avec les rebelles rwandais des FDLR; de la réclamation d’une tripartite RDC-Rwanda-HCR et du rejet de l’accusation fallacieuse de... pseudo-discours haineux contre des Tutsi congolais, le chef de l’Etat a clairement indiqué que la poursuite de la guerre, due en partie à la frilosité de la communauté internationale incapable d’amener Paul Kagamé à retirer ses troupes présentes sur le territoire congolais, la tenue des élections prévues en décembre 2023 s’en trouverait hypothéquée. D’autres raisons citées par Felix Tshisekedi, souligne ce portail, sont entre autres, le déplacement massif des populations des zones des combats, l’insécurité et de l’inaccessibilité à ces zones. Mais c’est la première fois que Félix Tshisekedi se prononce aussi ouvertement sur la probabilité de renvoyer les élections aux calendes grecques. Une menace qui n’étonnera que les esprits à la logique chevillée au corps, pense ce journal, mais non les irréductibles de son parti, l’UDPS, qui plaident pour un mandat élastique, voire indéfini.
A propos justement du report de ces élections à la suite de l’insécurité, note l’Avenir, Kadima d’accord avec Fatshi. Réagissant à l’oral du chef de l’Etat depuis Genève, ecrit ce quotidien, Denis Kadima, président de la CENI a fait voir que les élections sont très frileuses de l’insécurité. Quand les gens ne se rendent pas dans les bureaux de vote, les élections sont hypothétiques et même la crédibilité est entachée, précise-t-il. Il a quand même assuré que la CENI ne veut pas s’arrêter à la première difficulté, même si le souhait est d’enrôler le plus grand nombre possible. Mais s’il arrive qu’on n’enrôle pas un grand nombre à la suite de l’insécurité, nous allons nous en remettre aux politiques, dit-il dans les colonnes de ce tabloïd.
Le Phare revient sur le bilan provisoire que la CENI a donné des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs sur l’ensemble de la République ainsi que pour les Cinq pays pilotes à l’étranger. A ce jour, rapporte ce quotidien, les chiffres, bien que provisoires, mentionnent déjà qu’au total, sans compter les électeurs de l’étranger, 25.331.717, soit 51,2 % - Hommes : 13.114.171 - Femmes : 12.217.546 ont déjà obtenu leurs cartes d’électeurs sur les 49.382.552 d’électeurs attendus. De manière détaillée, poursuit ce portail, la Ceni a confirmé qu’en date du 26 février 83 %, des Centres d’inscriptions de l’aire opérationnelle 1 sont définitivement fermés au public. Seuls les 17 % ont encore des requérants ayant reçu des jetons devant les centres. Pour sa part, Forumdes As rappelle que les opérations d’enrôlement des électeurs en cours couvrent actuellement l’ensemble du territoire national et les 5 pays pilotes ayant été choisis à savoir Afrique du Sud, la France, la Belgique, les États-Unis et le Canada pour le vote des Congolais de l’étranger. Selon le chronogramme.
Quoi qu’il en soit, indique Le Potentiel, Denis Kadima et son équipe rassurent l’opinion tant nationale qu’internationale quant à la tenue des élections au mois de décembre de l’année en cours. Ce quotidien rappelle que la CENI a annoncé la clôture de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs dans la première aire opérationnelle, la récupération des jours non prestés dans l’aire opérationnel 2 ainsi que l’évolution de la révision du fichier électoral dans l’aire opérationnelle.