Lors d’un discours devant les parlementaires lundi 9 janvier à Kigali, le président rwandais, Paul Kagame, a estimé que son pays ne pouvait « pas continuer d’accueillir des réfugiés » congolais. Il réagissait ainsi, selon rfi.fr, aux accusations de soutien de Kigali à la rébellion du groupe armé du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
« Il y a un type de réfugiés que, je pense, nous n’accepterons plus. Nous ne pouvons pas continuer d’accueillir des réfugiés, pour lesquels, plus tard, nous sommes tenus pour responsables d’une certaine manière, ou même insultés », a affirmé Paul Kagame.
Le chef d’État rwandais affirme de nouveau contester les accusations de soutien du Rwanda à la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), qui occupe une partie de la province congolaise du Nord-Kivu. Ces accusations sont pourtant formulées par la RDC et plusieurs membres de la communauté internationale, dont le groupe d’experts de l’ONU dans un rapport publié en décembre dernier.
Il estime que les problèmes congolais doivent avant tout trouver leurs solutions en RDC :
« Tous ceux qui pensent que c’est le problème du Rwanda et non pas celui du Congo, premièrement, retirez les Congolais qui sont ici. Ceux qui arrivent tous les jours, à cause des actions de leur gouvernement et des institutions, qui disent que le gouvernement ne fonctionne pas correctement, ce n’est toujours pas mon problème. Et si c’est mon problème, c’est le vôtre aussi, en tant que communauté internationale, ce sont à eux que je m’adresse, c’est autant votre problème que le mien ».
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, le Rwanda accueillait fin novembre plus de 76 000 congolais sur son territoire, pour certains depuis plus de vingt ans, et les médias locaux parlent de plus de 2 000 nouveaux arrivants ces deux derniers mois.
Après leur défaite en 2013, les rebelles du M23 s’étaient réfugiés au Rwanda avant de reprendre la lutte armée.