Revue de presse kinoise du mardi 29 novembre 2022.
Des journaux parus ce mardi à Kinshasa s’intéressent encore aux réactions sur calendrier électoral de la CENI. Forum des AS titre en sa Une : « Envol : Au lieu d'un calendrier cohérent, la CENI n'a publié qu'une simple feuille de route”. Ce quotidien fait savoir que le parti de Delly Sessanga accuse la centrale électorale de n'avoir publié qu’”une simple feuille de route assortie des dates soumises à des multiples contraintes, qui n'offre aucune garantie à la tenue des élections libres, transparentes, dans le respect du délai constitutionnel", en lieu et place d'un calendrier cohérent. Cette critique, note ce tabloïd, l’Envol l’adressait à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le 26 novembre courant après que le bureau politique de ce parti, tel un médecin spécialiste, a soumis ce document sous un examen minutieux de son comité d'experts et son comité national. Selon ce portail, l’Envol relève que la réduction fantaisiste à 100 jours, le délai d'enrôlement par aire électorale, contre 120 jours observés lors des précédents cycles électoraux, n'est fondée sur aucune amélioration significative de l'infrastructure logistique du pays. Aujourd'hui, souligne ce parti politique dans les colonnes de Forum des AS, la CENI ne peut plus compter sur les services de la MONUSCO dans le déploiement du matériel et son acheminement. Ce journal écrit que l’Envol relève que la centrale électorale n'a pas présenté des détails sur les modalités pratiques et techniques qui devront permettre cette performance mondiale d'enregistrer les 50 millions d'électeurs attendus en 90 jours soit une moyenne journalière de 555 000 électeurs. Par ailleurs, regrette le parti politique Envol, que l’institution électorale ait omis jusqu'à présent de publier les mesures d'application de la loi sur l'identification des électeurs en vertu desquelles les opérations d'enrôlement et d'inscription sur les listes électorales vont se faire.
La Prospérité qui reste sur la même page fait remarquer que l’Envol qualifie le calendrier de la CEN de « non-calendrier ». Par cet acte, indique ce parti politique, la centrale électorale a troqué sa casquette d’expertise tant vantée, contre les manipulations politiques qui voilent à peine le manque de volonté du pouvoir à organiser les élections dans le délai, fait savoir ce journal. A en croire cette formation politique, souligne ce quotidien, la CENI entretient un flou sur les modalités de ségrégation dans le fichier des déplacés. Dans les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri et même du Haut-Uele, ceux-ci se comptent en millions dans cette partie du territoire national. D’autre part, poursuit ce portail, le parti cher à Delly Sesanga fustige l’absence de transparence qui « vise à cacher une manœuvre visant à manipuler le fichier électoral et à organiser la fraude électorale des prochains scrutins ». Dans sa récente allocution, Denis Kadima qui pilote la CENI a revendiqué une autonomie financière. Cependant, note ce tabloïd, Envol déplore le manque de transparence entretenu par cette institution. Aussi, exige-t-il la publication du budget prévu pour les opérations électorales. Budget qui semble devenir le secret le mieux gardé de la République. Ce parti d’opposition exige la publication sans délai de la cartographie des centres d’inscriptions en vue de désamorcer la bombe à retardement qui risque de désintégrer la concorde intérieure de même que la paix sociale, a fait savoir La Prospérité.
Ouragan estime, pour sa part, que le calendrier de la CENI fait douter de la tenue des élections générales dans le délai. Face à un déficit de confiance des acteurs politiques et de larges franges du peuple congolais, indique cet hebdomadaire, la CENI s’essouffle sans aucune visibilité populaire. Ce portail s’inquiète également que cette institution d’appui à la démocratie ne présente aucun plan de financement du processus électoral, de sa logistique opérationnelle trébuchante et déficitaire et d’une crise politique qui se cristallise autour d’elle. Selon ce journal, le calendrier Kadima est tombé telle une météorite étant donné que personne n’en cerne avec clarté, les garanties de mise en œuvre et sa publication vient renforcer l’incertitude quant à la tenue effective des élections en 2023. D’après de nombreux experts, écrit Ouragan, la CENI a péché par vice de procédure en amont de la grande annonce du calendrier. Elle n’a pas suffisamment préparé la nation congolaise sur les réponses pertinentes aux contraintes dudit calendrier. Car, poursuit ce tabloïd, un calendrier sans garantie de mise en œuvre est une paperasse qui ne rassure personne, eu égard au financement du processus électoral en cours.
Le Potentiel cite la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) qui, elle, se réjouit de la publication du calendrier électoral pour l'organisation des élections en 2023 en RDC. Le coordonnateur de cette organisation, Jonas Tshombela, l'a déclaré, samedi 26 novembre à Kinshasa. Pour ce faire, rapporte ce quotidien, il a salué l'engagement de la CENI à mettre tout en œuvre pour la tenue des élections, lesquelles donnent lieu au renforcement de la démocratie. Pour Jonas Tshombela, souligne ce portail, la publication du calendrier électoral qui fixe la tenue de la présidentielle le 20 décembre, est réaliste. « Déjà, à ce stade, nous pouvons, à première vue, saluer ce calendrier parce que la CENI est en train de tenter de nous convaincre que les élections vont avoir lieu dans le délai constitutionnel. Ce que nous apprécions déjà. Et nous sommes aussi très intéressés parce que, c'est pour une fois, qu'on aura les élections locales de façon con crète ; les bourgmestres, les conseillers communaux sont programmés. Donc, ça nous a fait défaut il y a plusieurs années. Pour une fois, ces élections sont programmées et nous saluons cela », a-t-il déclaré dans les colonnes de ce tabloid.
Sur un autre chapitre, l’Avenir signale que l’unité nationale est en péril en RDC. Ce quotidien rappelle que depuis l’éclatement de la guerre d’agression de l’AFDL en octobre 1996, il s’observe des poussées périodiques des conflits communautaires dont le dernier épisode est les récents affrontements Teke Yaka à Kwamouth dans la province du Maï Ndombe issue de la grande province du Bandundu démembrée. Comme en son temps, ce tabloïd cite dans ses colonnes la crise de Inyele dans la grande Equateur, le conflit de Kamwina Nsapu (Kasai), la répression des Bundu Dia Kongo (Kongo central), le conflit post électoral en 2019 entre Luba-Yaka, les tueries de Yumbi (Mai-Ndombe) et autres. Le conflit de Kwamouth, renchérit ce portail, semblent être téléguidés, une sorte de marque de fabrique des prédateurs pour fomenter des pseudos rebellions. Une main noire est derrière ces événements macabres, précise l’Avenir qui explique que le manipulateur disposerait des ‘jokers-marionnettes’ à l’intérieur même de l’appareil étatique.