« Human Rights Watch a établi que le M23 a délibérément tué au moins 30 civils, depuis mi-juin dernier, dans les zones placées sous son contrôle ».
C’est ce qu’a déclaré, jeudi 14 juillet à New York, la directrice de la division Crises et conflits à Human Rights Watch (HRW), Ida Sawyer devant la Commission des droits de l'homme Tom Lantos du congrès américain.
Elle a indiqué que ces rebelles pro-rwandais ont abattu au moins de 20 civils, le 21 juin dernier, au village de Kavumu dans l’Est de la RDC.
Parmi ces victimes, indique-t-elle, il y a deux adolescents, accusés d’avoir informé l’armée congolaise de leurs positions.
« Certains ont été tués alors qu’ils tentaient de fuir, d’autres exécutés à bout portant. Des civils ont également été blessés par des attaques manifestement indiscriminées des forces du M23. Deux garçons, âgés de 6 et 7 ans, ont été tués par un obus du M23 qui a atteint une aire de jeux à Biruma, une femme et un enfant par des tirs de mortier du M23 à Kisiza et Katwa », a poursuivi Ida Sawyer.
Elle estime que ce mouvement rebelle commet ces exactions, après que ses commandants n’ont pas été traduits en justice pour des crimes de guerre passés.
Cette directrice de HRW rappelle que les États-Unis, sous la direction de l’ancien Envoyé spécial pour les Grands Lacs, Russ Feingold, avaient mis pression sur le Rwanda pour qu’il arrête son soutien au M23 en 2013.
Elle regrette seulement que les dirigeants de cette rébellion soient restés en liberté, protégés effectivement de la justice par les gouvernements rwandais et ougandais.
Nombre parmi les dignitaires de ce mouvement rebelle figurent sur les listes de sanctions des États-Unis et de l’ONU et sont visés par des mandats d’arrêt congolais pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Ida Sawyer a par ailleurs appelé le gouvernement américain à une nouvelle approche pour aider à faire face à la détérioration de la situation humanitaire et des droits humains en RDC.