L’ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé, lundi 25 juillet, à la suspension de l’aide militaire aux gouvernements qui soutiennent le M23 ou autres groupes armés responsables d’exactions en RDC.
L’appel de cette organisation internationale est contenu dans son rapport publié ce lundi.
Selon HRW, l’ONU, l’Union africaine (UA) et les gouvernements concernés devraient dénoncer publiquement les exactions du M23 et celles que commettent d’autres en RDC.
« Les sanctions à l’encontre des commandants du M23 devraient être maintenues et étendues à d’autres responsables d’exactions graves, ainsi qu’aux hauts responsables de la région complices des abus du groupe armé. Tout règlement politique devrait rejeter l’amnistie pour les responsables de crimes internationaux graves et ne pas permettre aux commandants du M23 responsables d’abus d’intégrer les FARDC », recommande HRW dans son rapport.
HRW souhaite également que l’ONU, l’UA et les partenaires de la RDC soutiennent une stratégie claire pour lutter contre l’impunité des auteurs d’abus graves, avec un mécanisme de filtrage des services de sécurité et de renseignement, de justice internationalisée et un programme de réparation complet et celui de démobilisation efficace.
Les menaces que représentent le M23 et d’autres groupes armés devraient être au cœur des discussions régionales en cours.
« Les civils de l’Est de la RDC ne devraient pas subir de nouvelles atrocités aux mains du M23. L’ONU devrait de toute urgence intensifier ses efforts auprès des autorités nationales et régionales pour éviter que l’histoire ne se répète aux dépens de la population du Nord-Kivu », indique le HRW dans ce rapport.
Meurtres et autres abus du M23
Le HRW accuse les combattants du M23 d’avoir tué, en juin dernier, des civils qu’ils accusaient de connivence avec les FARDC, ainsi que des civils qui retournaient dans leurs villages à la recherche de nourriture et autres provisions.
Un enseignant de 50 ans à Ruvumu (Nord-Kivu) a déclaré que les rebelles avaient tué son père devant lui le 21 juin dernier, fait savoir cette organisation :
« Il a déclaré qu’ils étaient à leur domicile avec d’autres personnes qui s’étaient réfugiées chez eux quand des combattants leur ont ordonné d’ouvrir la porte Ouvrez, sinon nous allons brûler la maison », a témoigné ce professionnel de la craie.
Avant d’ajouter : « Mon père a ouvert, ils l’ont frappé puis ils ont tiré sur sa poitrine ; ils ne lui ont rien demandé, ils ont seulement tiré sur lui… Ils m’ont fait asseoir à côté de son corps sans vie, avec ma mère... Puis ils m’ont pris disant que c’est comme si je suis un militaire et que je vais leur montrer les positions de [l’armée congolaise]. ... A cause de la peur, je leur ai montré les militaires qui étaient visibles au loin. Ils ont alors dit qu’on me laisse mais ont menacé de me tuer ».