« Le cancer chez l’enfant existe et tue. Pourtant un diagnostic précoce augmente les chances de survie. Mais malheureusement 90 % des malades congolais consultent à un stade tardif de la maladie », a révélé la fondation Noah mardi 15 février à Bukavu. C’était lors d’une sensibilisation organisée, par cette association d’aide aux familles vivant des situations de maladie grave telle que le cancer, en marge de la journée mondiale de lutte contre le cancer de l’enfant.
Le cancer de l’enfant, une réalité
Sylvie Masoka est une jeune mère dont la vie a basculé en 2020.Son fils est alors diagnostiqué d’un cancer de l’œil. A l’annonce de la maladie, c’est un choc à double questionnement. Comment est-ce possible ? Va-t-il guérir, s'était-elle interrogée
« Depuis longtemps ; j’ai cru que le cancer n’existait pas chez les enfants, pas chez les pauvres, je pensais que c’était juste pour les patrons ou pour les riches ; malheureusement j’en ai été victime. Si j’avais su ; je serai allée à l’hôpital bien avant et mon fils n’aurait pas perdu son œil »
Le fils de Sylvie Masoka est décédé en décembre 2021. Comme elle, beaucoup d’autres parents d’enfant, atteint du cancer consultent tardivement.
Docteur Cirhuza Balegana, cancérologue, explique que les délais moyens de consultation après l’apparition du cancer sont de six mois. Et c’est souvent tard. Il évoque les cancers les plus fréquents chez l’enfant et les signes qui doivent alerter les parents :
« Le cancer de l’œil, il y a des signes quand même précoces notamment une tâche blanche au niveau de l’œil qu’on appelle le ‘’cocori’’, il peut y avoir un strabisme qu’on appelle communément ‘’bigarama’’ ou un œil qui brille qu’on appelle œil de chat. Le cancer au niveau du rein, généralement c’est un cancer qui se manifeste par une masse abdominale au niveau du rein. Au début, cette masse est indolore et à la fin, ça devient douloureux. D’autres types de cancer, ce sont les lymphomes qui prennent souvent les ganglions et il y a aussi le cancer du sang, c’est la leucémie. L'enfant va présenter plusieurs signes d’anémies, des infections à répétition ».
A l’instar de Sylvie Masoka, beaucoup de Congolais pensent que le cancer n’affecte que les personnes de classe sociale aisée. Pour ce cancérologue, la lutte contre la désinformation permettra de sauver des vies.
La société civile du Sud-Kivu, elle, plaide pour une implication du gouvernement dans la prise en charge médicale des malades du cancer.