Médecins sans frontières alerte sur le risque de pénurie de médicaments essentiels à Walikale


L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a tiré la sonnette d’alarme concernant le risque imminent de pénurie de médicaments essentiels à l’hôpital général de référence de Walikale. « Si les affrontements se poursuivent dans la région, il y aura bientôt une pénurie de médicaments essentiels nécessaires pour la prise en charge des malades et des blessés », a averti MSF dans un communiqué.

Depuis le début des affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les FARDC, près de mille personnes déplacées ont trouvé refuge dans cette structure médicale.
« Ces derniers jours, la situation a continué de se détériorer. La violence a gravement affecté l'accès aux soins de santé, car 80 % de la population a fui la ville en entendant les tirs d'artillerie et en craignant les hostilités. Cela accroît la pression sur des ressources médicales déjà limitées. D'ici deux semaines, nos équipes sur le terrain commenceront à faire face à une pénurie de médicaments essentiels, ce qui compliquera encore leur capacité à fournir une assistance médicale urgente », a alerté Natalia Torrent, responsable des programmes de MSF au Nord-Kivu.

Défis logistiques et appel à la protection des civils

La dernière livraison aérienne reçue par MSF au Nord-Kivu remonte au 17 janvier 2025. L’aéroport de la région étant toujours non opérationnel, l’acheminement de l’aide humanitaire constitue un défi majeur. MSF a réitéré son appel à toutes les parties belligérantes pour qu’elles respectent et protègent les civils, les structures médicales et le personnel de santé, tout en facilitant l’approvisionnement en médicaments dans la région.
Les défis logistiques restent critiques, en l’absence de routes ou de voies aériennes viables pour transporter les fournitures et le personnel. Cette situation met en péril la capacité de MSF à répondre aux besoins croissants des populations vulnérables.

Engagement de MSF à Walikale

Depuis 15 ans, MSF soutient l’hôpital général de Walikale en collaboration avec le ministère de la Santé. L’ONG intervient notamment dans les services de maternité, pédiatrie et néonatologie. Elle fournit également des soins de santé mentale aux victimes de violences sexuelles et sexistes dans sa clinique de Tumaini et soutient une dizaine de centres de santé de la zone pour les soins généraux.