Deux cent vingt motards, appelés communément ‘’Wewa ‘’, sont regroupés au sein d’une association et font le trafic quotidien sur le trajet long de 9 kilomètres entre la station-service Plazza sur le boulevard Lumumba et le centre d’enfouissement de l’Union européenne, dans la commune de la Nsele, à une quarantaine de kilomètres du centre-ville de Kinshasa. Ce trafic est devenu une source de revenu sûr, mieux, un motif d’épanouissement personnel pour la majorité d’entre eux. Il s'agit également d'une opportunité pour les habitants du quartier Canada.
Christophe Lokonga est étudiant et motard. Il est, depuis une dizaine d’années, témoin de la transformation de son quartier, Canada, avec de nouvelles constructions, symbole du bien-être et de l’épanouissement personnel.
Ces habitations sont l’œuvre, entre autres, des motards. Ils transportent les humains, mais aussi des matériaux destinés aux différents chantiers.
Chaque jour, dès l’aube, des motocyclistes rivalisent d’ardeur et de klaxons sur la chaussée pour gagner de la clientèle.
"Par la grâce de Dieu, nous transportons deux passagers de la station Plazza jusqu’à la porte de l’Union européenne. Si tu travailles convenablement, tu peux gagner 50 000 francs congolais (25 USD) par jour. Entant qu’étudiant, ça m’aide à me procurer des syllabus et à nourrir ma famille", explique Christophe.
Papy Zola est le Secrétaire général de l’Association des Motocyclistes du Congo. Ça fait dix ans qu’il exerce ce métier :
"Moi, j’ai trois enfants qui font l’université. Il y a des jeunes ici bien sûr. Mais si vous y mettez un peu de sérieux, en tout cas, vous avez votre vie en mains", renchérit-il.
Malgré l’embellie du métier, Christophe Lokonga évoque quelques difficultés, dont l’insecurité.
Malgré tout, le métier de motard, trouve toute sa signification dans ce nouveau quartier, où la plupart d'avenues sont difficilement accessibles en véhicules.
