La présence des enfants en rupture des liens familiaux communément appelés « Shegués » inquiète les habitants de Lubumbashi. Plusieurs faits leur sont imputés. La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a appelé ce mardi 14 décembre à l’implication des autorités pour y trouver des solutions car selon elle, la présence des grands enfants dans la rue est de nature à renforcer l’insécurité.
Selon plusieurs habitants, ces enfants se retrouvent sur plusieurs artères de la ville. Ils y sont à longueur des journées s’adonnant à diverses activités.
Parmi eux on compte aussi des majeurs qui ont grandi pratiquement dans la rue. Ils sont privés de la chaleur familiale et exposés à des intempéries et prêts à tout faire pour la survie.
Plusieurs témoins affirment que ces derniers poussent les tout petits d’entre eux à commettre des forfaits et eux en tirent profits. C’est ainsi qu’aux heures vespérales ils se positionnent à différents endroits dont l’angle des avenues Sendwe et Likasi à côté de l’hôpital Jason Sendwe où plusieurs personnes sont attaquées, leurs biens emportés et ceux qui tentent de résister sont molestés.
Juste après les forfaits, ces jeunes escaladent le mur de clôture de l’hôpital Sendwe et disparaissent dans la nature, précisent ces sources.
Ces enfants sont également sur Square Georges Arthur Forrest vers l’institut Maadini. Ils se droguent au vu et au su de tout le monde sans qu’ils ne soient inquiétés. Selon toujours des habitants de Lubumbashi, d’autres enfants sont au niveau du tunnel qui mène vers le quartier bel air dans la commune de kampemba. Cet endroit est dangereux pour les piétons voire les automobilistes qui y passent à des heures tardives.
Ces habitants témoignent également que ces « Shegués » sont aussi à la hauteur du marché rails à l’entrée de la ville de Lubumbashi sur Boulevard Msiri.
De jour ou de nuit, traverser le boulevard Msiri par la passerelle, c’est se mettre en danger et se voir dépouiller de tout. On y a déjà déploré le cas viol, précise les ONG des droits de l'homme.
Pour plusieurs personnes, il est plus que temps que les autorités prennent des mesures idoines pour les encadrer et leur redonner l’espoir de vivre et débarrasser ainsi la ville de ce que d’aucuns qualifient d’une bombe à retardement.
Me Joseph Kongolo coordonnateur provincial de la commission nationale des droits de l’homme bureau du Haut- Katanga invite les services compétents à trouver des solutions idoines :
« La CNDH est très inquiète, c'est vraiment un danger public qui renforce l'insécurité. Il faudrait que l’autorité provinciale avec les autres services sécuritaires et aussi les services qui s’occupent de l’encadrement de cette catégorie d’enfants de se mettre autour d’une même table d’échanger pour trouver des solutions le plus rapidement possible. »