Au Nord-Kivu, le volume des importations de produits pétroliers a chuté de 50 %, impactant fortement le secteur économique local. Les opérateurs pétroliers, qui pouvaient auparavant importer jusqu'à quatre camions par mois, peinent désormais à écouler un seul camion, a déploré, vendredi 11 avril, la corporation des pétroliers de la région dans une interview à Radio Okapi.
À Goma, la consommation de carburant illustre bien la crise. Un habitant qui utilisait 50 litres de carburant par semaine par le passé consomme aujourd’hui difficilement 20 litres, voire moins, rapportent des revendeurs des produits pétroliers. De même, les trafics entre Goma et le reste de la République sont quasiment inexistants, notamment les trajets entre Goma et Kisangani où des camions consommaient autrefois jusqu’à 2 500 litres. La suspension des activités par les ONG humanitaires, grandes consommatrices de carburant, a également contribué à l’effondrement des importations.
Sur le plan fiscal, on observe une baisse des frais douaniers au poste de la Grande Barrière. Un camion de 40 m³ qui payait 13 000 dollars américains de frais douaniers en paie actuellement 9 000 dollars, font savoir les pétroliers.
Toutefois, cette réduction des charges douanières n’a pas stimulé la consommation, qui reste entravée par la forte diminution du pouvoir d’achat des consommateurs. Les fermetures de banques et les déplacements massifs d’habitants vers d’autres régions aggravent encore cette situation, à laquelle s’ajoute l’insécurité persistante, regrette la corporation des pétroliers du Nord-Kivu.