L’audience dans le procès des deux experts de l’ONU tués au Kasaï n’a été que de courte durée, jeudi 14 octobre à Kananga.
La cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental a constaté que les prévenus n'étaient pas assistés de leurs avocats. Ces derniers, à travers le barreau du Kasaï-Central, ont suspendu leurs prestations pour demander la mise en liberté de leur confrère, Me Prosper Kamalu.
Détenu comme renseignant
Me Prosper Kamalu a été entendu en rapport avec la vidéo sur la mise à mort de Zaida Catalan et Michael Charp. Dans une lettre adressée au premier président de la cour militaire, le bâtonnier Christophe Kawaya soutient que la procédure ne prévoit pas la détention d’un renseignant :
« Le Conseil de l’ordre constate avec regret que, le confrère Kamalu Prosper, renseignant de seconde main ne pouvait pas être détenu en tant tel, la procédure ne prévoyant pas la détention d’un renseignant. Le conseil de l’ordre fustige la justice à double vitesse, consistant à mettre l’un des renseignant de seconde main en liberté, et continuer à détenir le confrère Kamalu ; alors que tous sont poursuivis pour les mêmes faits. Ce qui constitue un paradoxe ».
Liberté provisoire refusée
« Le conseil de l’ordre constate avec regret que la demande de mise en liberté provisoire en faveur du confrère Kamalu Prosper n’a connu ni traitement ni suite », a déploré le bâtonnier Christophe Kawaya.
Il ajoute que :
Selon lui, « Me Kamalu Prosper, avocat près la Cour d’Appel du Kasaï-Central est soumis aux tortures morales en le déplaçant des lieux de détention à tout moment même à des heures tardives, alors qu’il est asthmatique ».
Me Prosper Kamalu fait partie de quatre derniers renseignants arrêtés dans le dossier du meurtre de deux experts. Déjà, le journaliste Sosthène Kambidi a bénéficié d’une liberté provisoire.
Le mardi 05 aout à la Cour militaire
Me Prosper Kamalu et Roger Bashabu avaient été entendus comme renseignants. Ils avaient été confrontés aux journalistes Sosthène Kambidi et Ben Israël qui les avait pointés comme les personnes par qui la vidéo sur le meurtre des experts était passée pour la première fois, avant que celle-ci ne parvienne à l’ancien gouverneur Justin Milonga.