Une bagarre a éclaté mardi 23 février à Sagila, localité située à 17 kilomètres de Zongo, dans le Sud-Ubangi, entre des réfugiés centrafricains et des populations hôtes. C’est la conséquence des conditions humanitaires précaires pour des milliers des réfugiés centrafricains. Ce qui poussent ces derniers au maraudage dans des champs des Congolais.
Environ 4 à 5 mille réfugiés centrafricains vivent à Sagilla, village riverain en aval de Zongo. Depuis leur traversée à partir du 13 janvier dernier, ils n’ont aucune assistance, indique le maire de la ville. Conséquence, trois enfants sont déjà morts de malnutrition aiguë. Dépourvus de tout, ces gens se livrent alors constamment au vol des cultures dans des champs des populations d’accueil, pour se nourrir.
Des réfugiés qui étaient partis se servir dans des champs des alentours, mardi 23 février, ont rencontré la résistance des autochtones postés à la garde.
Une bagarre a ensuite éclaté entre les deux communautés.
Le maire de la ville, Miche Siazo, est descendu sur les lieux, le mercredi, a réussi à remettre la paix.
Il a ensuite déploré les conditions précaires des réfugiés :
"Il y a un réfugié qui est actuellement interné à l’hôpital général de référence (Ndlr: de Zongo, des suites de cette bagarre). Il a ses deux dents arrachées. Mais le constat est amer. Comme il n’y a pas encore d’appui alimentaire, nous avons trouvé qu’il y a la malnutrition aigüe. On avait enregistré trois cas de décès des nourrissons. Il y a aussi une grande personne qui est décédée un jour avant notre arrivée".
M. Siazo qui craint le pire, plaide pour une intervention humanitaire d’urgence :
"Vraiment le HCR doit intervenir, parce que s’ils attendent enregistrer d’abord tous les réfugiés, la situation sera vraiment catastrophique".
Le Maire de Zongo sollicite enfin la relocalisation de ces demandeurs d’asile, dans un camp bien aménagé, afin de préserver leur vie.