Vincent Manga et Jean Bosco Mukanda se rejettent la responsabilité sur la question de la décapitation de Zaida Catalan, expert de l’ONU exécutée avec son collègue Michael Sharp en mars 2017 au Kasaï. Les deux prévenus poursuivis pour ce meurtre disent chacun ne pas être impliqués. Au cours de l’audience de ce jeudi devant la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental, Manga et Mukanda ont tenté chacun de convaincre les juges qu’ils ne sont pas liés à cette décapitation.
Compte-rendu d’audience
Lors de l’audience de mardi, le ministère public avait soutenu que la tête de Zaida Catalan avait été remise à Vincent Manga après l’exécution. Il avait brandi le rapport d’expertise qui atteste que les mèches de cheveux retrouvées sur le prévenu lors de son arrestation appartiennent bien à l’expert de l’ONU.
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Ce jeudi, les avocats de Manga remettent en cause cette version. Pour eux, le fait que ces mèches de cheveux aient été trouvées sur leur client ne prouve pas son implication dans ce meurtre.
Me Berthe Bitota explique que Vincent Manga a déjà relaté à la Cour qu’il avait reçu ces mèches de cheveux de Jean Bosco Mukanda lors d’une rencontre à laquelle avait également participé le chef milicien Trésor Mputu.
L’avocate citant les dépostions du prévenu évadé Ilunga Lumu soutient ensuite que dans la vidéo de l’exécution on entend Mukanda demander que l’expert soit décapitée.
«On cherche la provenance des mèches de cheveux», réagit l’avocat de Mukanda. Me Antoine Bwandeku fait remarquer que Trésor Mputu que Vincent Manga cite également comme ayant participé à cette rencontre où les mèches de cheveux ont été partagées remet en cause cette version. Ce qui, selon lui, conforte son client qui affirme n’avoir jamais eu en sa possession des mèches de cheveux.
Pour l’avocat de Mukanda, le fait que les mèches de cheveux aient été trouvées sur Manga constitue une présomption simple sur le lien existant que ce prévenu et la décapitation de l’expert de l’ONU.