RDC : interpellé par la justice, Pascal Nyembo affirme qu’il n’y a aucun dossier sur le détournement

Dans une vidéo publiée jeudi 7 janvier sur les réseaux sociaux, le directeur général du Centre d’expertise et d’évaluation et certification des substances précieuses et semi précieuses (CEEC), Pascal Nyembo, affirme que le parquet n’a aucun dossier sur le détournement le concernent. « Je pensais qu’il y a un dossier sur le détournement de l’argent de l’Etat, mais il n’y en a pas. Et on ne m’a même pas posé cette question », a-t-il réagi.

Pascal Nyembo regrette qu’on lui pose des questions sur le décret portant création du CEEC, et sur sa nomination.

« Ce sont des questions liées à la présidence et à la primature, mais on vient me poser ces questions », se désole M. Nyembo.

Il confirme qu’il a été interpellé depuis mercredi 6 janvier à 17 heures par le Parquet près la cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Il est placé sous mandat d’arrêt provisoire.

Selon lui, le parquet lui a aussi demandé d’expliquer comment est-ce qu’il a mis la main sur des fraudeurs arrêtés en 2016.

Mais d’après un directeur au sein du CEEC, le parquet général près la cour d’appel de la Gombe qui l’a mis en détention enquêtait déjà depuis décembre sur plusieurs allégations de fraudes minières signalées et détournement des fond publics au CEEC.

3 milliards USD échappent au Trésor public

Radio Okapi enquête aussi depuis deux mois déjà sur des allégations de fraude minière, mauvaise gestion et détournement des fonds au sein du CEEC qui occasionneraient des pertes de plus de 3 milliards de dollars par ans au trésor public, et ce depuis près de 10 ans.

Reformé en 2011 comme établissement public, le CEEC, un Centre d’Expertise des matières première, a pour mission de lutter contre la fraude minière. Il certifie tous les minerais afin de faire de l’or, du diamant, du cuivre et du cobalt le fer de lance de l’économie nationale.

Malheureusement, près de 10 ans depuis la réforme de ce centre, le pays peine toujours à maximiser ses recettes, en dépit de la croissance en production minière.

D’après un memo des travailleurs du CEEC parvenu à Radio Okapi, le comité de gestion organise une fraude systématique, notamment par la sous-évaluation de la valeur réelle des minerais, occasionnant des pertes au trésor public de plus de trois milliards de dollars par ans.

Se confiant à votre Radio sous couvert d’anonymat, un directeur du CEEC estime que cette fraude est favorisée par la modification frauduleuse, en 2011 au niveau du journal Officiel, de l’article 38 du décret créant le CEEC. Ce qui a permis au Directeur général de ce service d’exercer les prérogatives du Conseil d’administration.

Conséquence: personne au sein du système ne pouvait dénoncer la fraude fiscale au risque de perdre son emploi.

Et c’est depuis octobre 2020, avec la publication de la bonne version de ce décret-loi que les langues ont commencé à se délier, dénonçant ainsi des cas de fraude minière organisée par cette structure de l’Etat.

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